« Léo, la fabuleuse histoire de Léonard de Vinci » est un film d’animation en stopmotion de Jim Capobianco et Pierre-Luc Granjon, avec les voix française d’André Dussolier, Marion Cotillard, Juliette Armanet, Gauthier Battoue.
Synopsis :
Bienvenue dans la Renaissance ! Une époque où artistes, savants, rois et reines inventent un monde nouveau. Parmi eux, un curieux personnage passe ses journées à dessiner d’étranges machines et à explorer les idées les plus folles. Observer la lune, voler comme un oiseau, découvrir les secrets de la médecine… il rêve de changer le monde. Embarquez pour un voyage avec le plus grand des génies, Léonard de Vinci !
Avis :
Gros coup de cœur pour ce film d’animation en stopmotion !
Bon, vous me connaissez (ou pas). Un film qui traite de Léonardo Da Vinci, j’arrive en courant ! Un film en stopmotion, j’arrive encore plus vite. J’apprécie beaucoup ce type d’animation, mais ne nous mentons pas, peu de films utilisent encore cette technique. A noter que certains passages sont en animation traditionnel 2D. Et j’aime la 2D !
Je ne vais pas dire que j’étais conquise avant même d’y aller, mais cette production partait déjà avec des avantages.
Et au final, je n’ai pas juste passé un bon moment, j’ai passé un EXCELLENT moment ! Cela faisait très très longtemps qu’un film ne m’avait pas fait du bien ! Il a rechargé mes batteries, vous n’imaginez même pas (là où Milady m’avait mis un FATALITY à la Mortal Kombat dans les dents).
Le film traite de la science. Et cette science qui cherche à comprendre. Cette science qui, elle-même, ne comprend pas que des dogmes puissent la rejeter. Quand je dis « dogme », il faut comprendre la religion (catholique ici évidemment puisque dans le contexte du film, il n’est pas possible de faire autrement), mais aussi les égos démesurés — des hommes — plus soucieux de leurs propres images.
Notre Léo évolue donc dans un monde qui ne lui convient pas. Il cherche à comprendre ce qui l’entoure, et surtout cette « anima », cette « âme », ce qui anime la vie. Est-ce qu’il trouve la réponse ? Oui. Mais elle risque de vous surprendre. La médiatrice culturelle que je suis n’a pu que s’enthousiasmer.
Car c’est bel et bien une ode à la science qui nous propose ce film. Alors peut-être que le jeune public aurait peut-être du mal à saisir le message plus profond, mais j’espère que cela n’enlèvera rien au public de suivre Léo, ses deux assistants et la famille Valois : Louise de Savoie, François 1er et Marguerite de Navarre.
Un des gros points forts du film, c’est son humour ! J’ai ri ! Les scénaristes et réalisateurs ont très bien su rendre l’ambiance de l’époque, tout en rendant l’ensemble très décalé. J’ai tellement aimé le personnage de François 1er, ce grand enfant un peu immature. Bon, il faut dire que notre Fanfan, sans sa mère et sa sœur, il n’aurait jamais été ce qu’il a été ! Et cela, le film le rend bien !
Du coup, deuxième très bon bon ! Louise de Savoie et Marguerite de Navarre (et ses petites) ! Nous avons deux personnages féminins qui ne sont pas juste des potiches. Louise de Savoie, d’une certaine manière, à son arc narratif puisque son seul but, c’est la gloire de son « grand César ». Si elle a des idées un peu arrêtées au début du film, elle comprend et finit par s’adapter au mieux. Et puis le bien de son fils et du royaume. Quant à Marguerite, elle est celle qui espère un avenir meilleur, un peu idéaliste, elle adhère vite aux projets de Léonard. Pour elle, l’avenir et le prestige ne se font pas dans la guerre et le concours d’égo, mais dans les sciences et le savoir !
J’ose aussi dire que le film est féministe. Pas juste parce que Louise de Savoie et Marguerite ont des rôles importants et construits, mais parce que le bel avenir qu’espère Léonardo passe par la transmission du savoir. Et que le film nous amène à comprendre que cette transmission se fera par les femmes. Parce qu’elles sont curieuses, parce qu’elles rêvent. Parce qu’elles élèvent, là où les hommes, bin…, ils font une guerre d’égo (je dis égo, mais il faut bien traduire égo par un mot de quatre lettres, qui commence par B et termine par E). Ce sont par elles que les hommes ouvriront peut-être les yeux sur le monde de la science et leur permettre de voir qu’un monde meilleur est possible.
Dernier bon point, la mise en valeur des œuvres de Léonard. En plus de différentes machines conçues par Léo, le film nous propose de découvrir de nombreuses planches anatomiques réalisées par le maître. Sans oublier la fidèle Joconde avec qui Léonardo discute beaucoup.
Ce film m’a enchanté. Je pense que vous l’avez compris.
Si jamais vous avez l’occasion de le voir, ne vous privez pas !