« Le mythe d’Arthur : Des bardes celtes à la culture de masse » est un essai de Hervé Dumont.
Présentation :
La saga de la Table Ronde avec ses héros, le roi Arthur et son épouse Guenièvre, Merlin l’enchanteur, Lancelot, Perceval à la quête énigmatique du Graal, hantent l’imaginaire occidental depuis plus de mille ans. C’est le plus colossal ensemble mythique de la littérature européenne, il concerne tout le monde celtique, l’ancienne Helvétie comprise (le 1er août était jadis la fête du dieu solaire Lug, célébré par des feux et de grandes assemblées).
Arthur s’est imposé comme le modèle incontesté d’un idéal chevaleresque, malgré les multiples travestissements ou instrumentalisations que lui ont fait subir au fil des siècles politiciens, écrivains, philologues, peintres, musiciens et aujourd’hui cinéastes. L’acculturation du mythe s’accélère de manière exponentielle avec l’arrivée de la culture de masse, miroir singulièrement révélateur de notre époque.
Avis :
Ok boomer.
C’est bien la seule critique que j’aurai faite de ce livre si je ne l’avais pas eu avec le Masse Critique de Babelio. Du coup, par respect pour le site, je prends la peine de faire un article à peu près digne de ce nom.
Ce livre, ce n’est pas la peine de vous y attarder. Dès le premier chapitre, l’auteur annonce la couleur : « Force est de constater qu’on assiste aujourd’hui à un pillage sans vergogne de ces “héritages ancestraux” jadis précieusement thésaurisés, à une vulgarisation prédatrice et à des manœuvres de falsification inédites, comme s’il s’agissait de faire disparaître des témoins gênants, réduits à des produits de fantasie interchangeables » ou encore « la falsification s’incruste d’autant plus facilement que, parmi la génération milléniale, les lecteurs sont rares et leur capacité à distinguer le vrai du faux en la matière tend à se réduire comme peau de chagrin : l’ère de l’ignorance volontaire est en marche… »
L’auteur nous propose ensuite de découvrir les origines du mythe arthurien, entre légende et histoire, manuscrits médiévaux et diffusion des thèmes. Bon, un connaisseur ne trouvera rien de nouveau à se mettre sous la dent. Une dent grincera quand même quand l’auteur fait remarquer que la civilisation celtique (d’où est issue une grande base de l’arthuriade) est l’héritière d’une plus ancienne civilisation… hyperboréenne… Non. Ça, c’est une vieille pensée nazie. Si le monde celtique est héritier de quelque chose, c’est de l’âge du Bronze et il n’est pas hyperboréen. Raison de plus de ne pas s’occuper de ce livre.
Vient ensuite la partie sur le cinéma. Grosso modo, rien ne trouve vraiment grâce à ses yeux. Hormis peut-être Astier, les Monty Python (non par ce que, eux, ils ont fait des études à Oxford et Cambridge, donc ils savent !) et le film Perceval avec Luccini. Et encore, ça ne s’étouffe pas sur les compliments.
Loin de moi l’idée de dire que tous les films/séries qui traitent de la légende arthurienne sont des réussites, mais l’auteur n’apprécie pas quels seuls quelques éléments soient systématiquement utilisés (oui, c’est vrai que c’est dommage, mais on ne va pas en faire un fromage) ou que pire, certains éléments éléments soient évincés (coucou le Graal trouvé par Indiana Jones) ou modifiés.
À lire, il faudrait des films bourrés d’une symbolique que seuls les vrais savants pourraient lire et comprendre. Un bon film pour petite aristocratie intellectuelle qui voit mal de beaux « savoirs thésaurisés » passer dans les mains des gueux qui ne s’y connaissent rien à cause de la TV.
Personnellement, je pense que si des jeunes vont découvrir le monde arthurien aujourd’hui, c’est bien le média audiovisuel qui les y emmène. Pour ce qui est d’aller plus loin, les générations précédentes n’avaient pas plus de connaissances que celles « de base » qu’ont une partie des gens aujourd’hui. Et encore. Si je regarde mes parents et grands-parents, pas certaine qu’ils en sachent (ou en savaient) plus que moi ! Oups, pardon, je viens d’un milieu modeste, je ne suis qu’un gueux.
Bref, je ne recommande pas du tout ce livre ! Il est vraiment dispensable sur tous les points possibles, aussi bien sur le mythe arthurien (rien de nouveau sous le soleil) et que sur la partie cinéma qui n’est là que pour dire : c’est d’la merde (Coucou Jean-Pierre Coffe).
A en croire ta critique, je pense que l’auteur aurait sans doute mieux fait de ne pas manquer l’exposition qu’il y avait eu aux Champs Libres à Rennes en 2008 (oui, ça date un peu) : « Le roi Arthur, Une légende en devenir ». Au moins elle s’appuyait sur des faits scientifiques et je ne me souviens pas que la partie consacrée à la reprise du mythe et à sa diffusion par la culture populaire était méprisante, bien au contraire !
je l’ai même pas vu figure toi XD ! Par contre, comme c’est un historien du cinéma, il aurait plutôt du develloper son propos dans un vrai livre avec argument plutôt que de venir cracher son mépris.