« La vie dans une ville médiévale » est un essai historique de Frances et Joseph Gies.
Présentation :
« 1250. À quoi ressemblait une ville médiévale ? Comment y vivait-on ?Les grands historiens Frances et Joseph Gies choisissent Troyes, en Champagne, comme l’archétype de la cité médiévale européenne. Grande cité prospère et ville de foire de l’époque, elle éclaire un moment phare de la civilisation médiévale, quelques années avant la guerre et l’épidémie de peste noire qui ravagea l’Europe. Devenu un classique, La Vie dans une ville médiévale nous ouvre la porte d’une période de l’histoire d’autant plus fascinante qu’elle passe souvent, dans l’esprit du public, pour un âge d’obscurité et d’arriération.La vie urbaine au milieu du XIIIe siècle tourne autour de la demeure familiale, qui sert souvent aux bourgeois à la fois de logis, à l’étage, et d’atelier ou de commerce, au rez-de-chaussée. Le centre-ville, où les artisans rivalisent d’habileté tout en se réunissant dans des corps de métiers régis par des règles de conduite communes, est un haut lieu de l’activité textile, agricole et bancaire. Il y a des écoles pour les enfants, mais seulement les garçons, et l’enseignement se fait en latin, par les soins d’un prêtre. L’église est le noyau de la vie religieuse et civique, les offices sont des moments de théâtre et de musique, et les voisins s’y réunissent pour des baptêmes ou d’autres célébrations. Les mariages des familles les plus prospères sont l’occasion de fêtes somptueuses où la danse le dispute à la chanson, et où le vin coule quelquefois pendant plusieurs semaines. »
Avis :
Un livre assez intéressant et sympathique.
En prenant l’exemple de la ville de Troyes (oui, c’est pour ça que j’ai acquis ce livre et pas pour la mention de G.R.R. Martin sur la couv »), les auteurs de l’ouvrage proposent une forme de synthèse de la vie quotidienne d’une ville à l’époque médiévale, aux alentours de 1250. Exemple d’autant plus intéressant que s’y tiennent les fameuses foires de Champagne.
Et j’avoue que j’ai beaucoup apprécié ma lecture, car elle propose une vision globale (certes synthétisée) et nous offre ainsi une voie rapide pour s’imaginer comment on vivant à cette époque dans ce genre de ville. De très nombreux points y sont abordés, allant de la vie de famille, la vie religieuse et commençante, avec ses bons et mauvais moments, ses conflits et ses lois. Et je pense que c’est la forme « globalisante » qui rend cet ouvrage aussi intéressant.
De plus, la plume des auteurs rend l’ensemble très accessible.
Il y a quelques illustrations et cartes qui donnent un bon support à l’ensemble des dires des auteurs. Cependant, je pense qu’il aurait été intéressant de remettre en perspectives les valeurs des monnaies de l’époque – aussi bien entre elles qu’avec les nôtres. En effet, il n’est pas toujours facile de saisir la valeur d’une pièce juste à son nom. Tout le monde sait qu’un centime d’euro à plus de valeur qu’un euro, mais qu’en sait un étranger ? Et puis je pense, autre exemple, à la monnaie anglaise : je n’y comprends déjà rien, alors des monnaies médiévales !
Mais, parce qu’il y a un mais, les auteurs ne sont pas des historiens de professions (attention, cela n’enlève pas forcément à la qualité de leurs travaux). Et parfois, cela se ressent dans les jugements de valeur que l’on retrouve ici et là dans l’ouvrage. Et cela m’a un peu gêné. Un ouvrage d’histoire se doit d’avoir une certaine neutralité (attention, je ne parle pas de l’interprétation d’un fait qui est toujours relatif à son auteur). En effet, dire que les Romains ont « apporté » la civilisation à des populations celtiques primitives (je résume) est gênant (d’autant plus que les découvertes archéo s’opposent à de telles idées).
Malgré ces quelques défauts, j’ai apprécié ma lecture et je ne pourrais que la recommander à celles et ceux qui chercheraient de bonnes bases (ou un point de départ) pour des recherches sur la vie à l’époque médiévale. Un bémol cependant : la bibliographie fait référence à des ouvrages anglophones.
À découvrir.