« Aventures merveilleuses de Huon de Bordeaux » est un roman médiéval anonyme.
Synopsis :
Huon, né à Bordeaux, serait-il maudit ?Alors qu’il vient de faire allégeance à Charlemagne, il tue, sans connaître son identité, le fils chéri de l’empereur. Exilé en Egypte, il parvient à revenir au Royaume de France, mais il y est trahi par son frère Gérard, à qui il avait pourtant sauvé la vie. Seule la douce et belle Esclarmonde lui apporte un peu de réconfort au cours d’une vie bien trépidante. Amie rencontrée au fil de périlleuses aventures où des automates tueurs ne s’effacent que devant des géants monstrueux, la jeune femme est ensorcelée par Auberon, petit roi de féérie dont l’exigeante affection protège le chevalier.
Avis :
Un roman médiéval original.
Après Fierabras chroniqué il y a quelques jours, voici un autre roman issu de la geste de Charlemagne. Et je dois dire qu’il est bien différent, ce qui le rend très agréable à lire.
Bien sûr, on retrouve tous les éléments des chansons de geste : des personnages toujours beaux, forts, courageux, droits dans leurs bottes (ou pas), qui chialent et qui se pâment bien trop souvent ; et ce que l’on soit chrétien ou païen.
Mais ici, on va trouver un élément merveilleux avec le personnage d’Auberon, le petit roi de Féérie qui va venir en aide à Huon. Fils de Jules César et de la fée Morgue (Morgane quoi), cet être d’une grande beauté et de la taille d’un enfant va offrir des objets au protagoniste de ce récit afin qu’il survive à plusieurs épreuves.
Et nous allons toucher là un second élément d’originalité du récit. Huon a du « caractère » et n’hésite pas à enfreindre pleinement les recommandations qu’on lui donne. Et ce à plusieurs reprises. Cela lui vaudra d’être renié (un moment) par Aubéron, mais aussi par ces camarades qui l’accompagnent dans sa quête. Ces « désobéissantes » ou sa mauvaise attitude l’entraineront plusieurs fois dans de nouvelles aventures, souvent malheureuses.
Un autre point que j’ai trouvé très sympathique, c’est Charlemagne. En effet, il n’a rien du « grand monarque » des autres récits de ce genre. Ici, nous avons à faire à un vieil homme sanguin qui ne montre très mauvais. Il agit plus par ressentiment personnel que par « noblesse ».
Huon de Bordeaux est un récit assez sympathique à lire grâce aux originalités qu’il propose. Cependant, cette chanson de geste très « classique » dans son style et je ne peux que la recommander uniquement pour les amateur·trices du genre.
À découvrir.