« L’héritage des Rois Passeurs » est un roman de Manon Fargetton.
Synopsis :
Ombre, univers peuplé de magie, et Rive, le monde tel qu’on le connaît, sont les deux reflets déformés d’une même réalité.
Enora est unique : elle peut traverser d’un monde à l’autre. Lorsque sa famille est brutalement décimée par des assassins masqués, elle se réfugie au seul endroit où ses poursuivants ne peuvent l’atteindre. Au royaume d’Ombre, sur la terre de ses ancêtres. Là-bas, Ravenn, une princesse rebelle, fait son retour après neuf ans d’exil passés à chasser les dragons du grand sud. Sa mère, la reine, est mourante. Ravenn veut s’emparer de ce qui lui revient de droit : le trône d’Ombre. Et elle n’est pas la bienvenue.
Deux monde imbriqués. Deux femmes fortes, éprouvées par la vie. Deux destins liés qui bouleverseront la tortueuse histoire du royaume d’Ombre…
Avis :
Un roman que j’ai beaucoup apprécié !
Deux héroïnes, deux mondes et peut-être un lien qui leur échappe. Nous allons donc suivre leur parcours, mais aussi celui d’autres personnages. Pas un roman choral non plus, mais avec assez de points de vue pour rendre l’ensemble haletant et bien rythmé.
Je pense que Ravenn et Enora sont les deux points forts de ce récit. Bien qu’elles ne marchent pas vers les mêmes objectifs, toutes deux sont déterminées à réussir. Personnages de caractères, elles sont touchantes aussi dans leurs faiblesses et leurs peines. Par ailleurs, l’autrice sait aussi très bien jouer sur ces deux caractéristiques pour les personnages masculins. Du coup, nous avons affaire à une belle palette de protagonistes avec une certaine profondeur.
L’univers est très riche et bien construit. L’autrice a bien réfléchi son monde (enfin ses mondes) et propose dans Ombre une organisation sociale très intéressante avec des réflexions sur l’héritage. Par moment, nous ne sommes pas loin du légendaire celtique où la femme apporte « la terre ».
Par ailleurs, elle propose aussi un univers religieux intéressant, bien que moins poussé. Il faut dire que l’on sait vite que les Dieux marchent parmi les Humains. Du coup, le côté « croyances » perd un peu en intensité, mais reste appréciable.
Avec une plume agréable et bien rythmée, on suit les aventures des personnages avec plaisir. Le roman se lit vraiment tout seul.
Peut-être deux reproches à faire. Le premier concerne l’entourage des deux héroïnes. En effet, dans les « trios » dont elle forme le point central, les deux acolytes sont toujours des hommes. Enora a les deux frères et Ravenn son « garde du corps » et le jeune Lïam. Bref, on reste sur le classique trio une femme deux hommes (comme dans HP ou SW).
Enfin, j’avoue que je suis restée sur ma faim concernant le destin d’un des personnages principaux. Je ne peux pas trop en parler sans prendre le risque de divulgacher, mais j’ai trouvé cette « fin » assez brutale. Emballer, c’est pesé…
Un roman avec des personnages et un univers riche.
Une belle découverte !