« Préhistoires » est un recueil de nouvelles de Jean Rouaud.
Synopsis :
C’est la plus belle énigme de l’histoire du monde. Pas la plus mystérieuse, la plus belle. Une litanie de splendeurs : Lascaux, Rouffignac, Niaux, Pech-Merle, Font-de-Gaume, Altamira, le Roc-aux-Sorcières. Chauvet. Cussac, devant quoi on reste bouche bée, médusé. Ceux-là. qu’on imaginait en brutes épaisses tout juste descendues du singe, qu’on habillait de peaux de bêtes et qu’on coiffait avec un clou, ceux-là en savaient aussi long que nous sur la meilleure part de nous-mêmes. Quant à comprendre ce qui leur passait par la tête, comment on en vient à s’enfoncer sous terre, en rampant parfois, pour peindre des merveilles qui échapperont au regard de la petite multitude du temps, il nous reste à l’imaginer. Le paléo-circus, ce serait donc l’histoire du premier coup de pinceau. Mais nos ancêtres n’en restèrent pas là. Quelques milliers d’années plus tard, en bord de mer, ils inventaient le premier site en ligne. Bien sûr. A Carnac.
Avis :
Trois courtes nouvelles qui ne m’ont pas convaincu.
On ne peut pas vraiment dire que j’ai apprécié ma lecture.
En premier lieu, je n’ai pas apprécié le style de l’auteur. Il y a quelque chose de très oral dans sa manière d’écrire, mais une oralité trop stylisée pour qu’elle soit plaisante. Parfois, les phrases sont interminables – quand on la termine, on ne se souvient plus du début – et par moment, on se demande pourquoi les virgules ne sont pas des points. Je suppose que quand on a un Goncourt, on peut se prendre certaines libertés. La chance !
Ensuite, dans le contenu, j’ai eu beaucoup de mal avec la vision de la préhistoire de l’auteur. Pour résumer, si ce n’est pas de l’« homo sapiens », c’est minable et les populations d’avant ne sont que des abrutis congénitaux. Avec un joli tacle qui frôle le sexisme contre Lucy, la seule préhistorique que l’on nomme. En restant dans les sujets qui fâchent, il n’y a pas de personnages féminins et dès que « les femmes » sont évoquées, ce n’est pas en terme très élogieux. Les femmes préhistoriques, mêmes sapiens, sont des « pleurnicheuses ». Au contraire des hommes qui eux sont très virils ! Bref, une vision de la préhistoire digne du XIXe siècle. Ce que l’on peut pardonner à Rosny Aîné, on peut moins le faire pour un auteur de notre temps.
Après, l’auteur propose trois textes courts (des nouvelles) pour essayer de donner une histoire fantasmée de l’apparition des peintures rupestres. Cela aurait pu être une belle idée – à laquelle j’accorde un certain crédit – si la manière très viriliste de présenter les hommes préhistoriques et le style d’écriture ne rendaient pas l’ensemble déplaisant à lire.
Je n’ai pas apprécié cette lecture. Heureusement que c’est un folio 2 €.
À éviter.