« La montagne magique » est un manga (une BD par son format ?) de Jirô Taniguchi.
Synopsis :
L’été 1967, Ken-Ichi le passe dans la ville de Tottori en compagnie de sa sœur et de ses grands-parents. L’ambiance n’est pas forcément joyeuse car la mère des deux enfants est hospitalisée pour une grave maladie. Pour se changer les idées, le jeune garçon erre dans le musée municipal où il fait une bien étrange rencontre avec une salamandre. Celle-ci lui propose un pacte : elle exaucera un de ses vœux s’il la ramène au cœur de la montagne. Ken-Ichi s’apprête alors à vivre une expérience inoubliable.
Avis :
Une très belle œuvre.
J’ai entendu parler de ce manga (bd ?) suite à une polémique. En effet, l’ouvrage diffuserait des messages à caractères pédopornographiques alors qu’il était sur une liste destiné aux écoles primaires. Un peu surprise qu’une telle chose ait pu se produire et suite à des murmures de quelques camarades connaisseurs, j’ai décidé de me faire mon propre jugement dans cette affaire. Et le moins que l’on puisse dire… je crois que Babar (avec tout l’amour que j’ai pour Babar, toute ma jeunesse) va bientôt être retiré des écoles pour violences (on reparle de la mort de la maman de Babar ?).
Bref, le passage en question et qui fait polémique est en fait une légende racontée avec un adulte à des enfants. Elle concerne une vieille sorcière qui vit dans une galerie (d’une ruine sous la montagne) et qui mangerait les zizis des petits garçons qu’elle attraperait en disant : c’est bon, c’est bon… et qui ferait pareil aux petites filles. Si je peux comprendre que parler de pénis de petit garçon et de plaisir à le leur manger peut être renvoyé à une fellation (d’où la pédopornographie), j’avoue que le contexte de cette histoire se prête mal à une telle interprétation puisque nous sommes dans le cas d’une légende pour faire peur. Or, qu’est-ce qui fait plus peur à un garçon (et à un homme) que de lui dire qu’il va se retrouver privé de son précieux zizi ?
J’ai franchement l’impression d’une affaire de pudibonderie à deux balles où les responsables ont préféré céder plutôt que de confirmer un choix d’une œuvre plus profonde qu’une affaire de légende de zizi mâchonné ! Et précisant que la légende n’est pas illustrée quand elle est narrée !
Plus sérieusement, j’ai trouvé cette BD absolument merveilleuse.
Déjà, visuellement, c’est beau, c’est riche. Les pages se dévorent des yeux avec plaisir.
Ensuite, j’ai été très touché par cette œuvre qui traite du courage d’un jeune garçon face aux épreuves que sont le deuil (son papa est mort) et la maladie (sa maman est gravement malade). Deux sujets qui sont développés avec finesse et justesse sans tomber dans le misérabilisme, mais avec lyrisme.
Ken-Ichi devra faire preuve de courage pour écouter et répondre à l’appel à l’aide d’une grosse salamandre prisonnière. Puis la force d’aller au cœur de la caverne (coucou le voyage du héros) afin de rapporter le reptile chez lui afin d’éviter une catastrophe : l’effondrement de la montagne qui trône au milieu de la ville. Pour cela, il devra s’enfoncer dans les galeries qui serpentent tout le mont (coucou la légende de la sorcière mangeuse de zizi).
Bien sûr, comme toute bonne histoire pour enfants tintés de magies et de défis, le jeune héros (et sa petite sœur qui l’accompagne) sera récompensé. Car pour sauver leur mère, ils sont prêts à affronter leur peur.
Ce fut une lecture très plaisante et très belle. Bien que les sujets soient graves, ils sont traités de manière à ne jamais nous attrister et je crois que c’est toute la beauté de cet ouvrage.
Je ne peux que recommander la lecture de ce manga à TOUT LE MONDE !