« Satinka » est un (premier) roman de Sylvie Miller.
Synopsis :
Jenny Boyd travaille comme serveuse dans un saloon de Colfax, une petite ville blottie dans les contreforts boisés de la Sierra Nevada, au détriment de ses études et au grand désarroi de sa mère.Depuis l’enfance, la jeune femme se passionne pour la grande ligne de chemin de fer transcontinentale, construite au dix-neuvième siècle. Parfois, la nuit, elle rêve de trains, elle les entend siffler. Des rêves si réalistes? qu’elle les croie vrais. Mais que signifient réellement ces songes ?Lorsque Jenny commence à avoir de violentes visions en plein jour, elle s’efforce de comprendre ce qui lui arrive. Aidé par son ami d’enfance, elle devra remonter le temps, affronter des menaces occultes et découvrir des vérités cachées.
Avis :
Un roman qui m’a convaincu malgré quelques réticences.
J’avoue que je ne suis pas une fan de tout ce qui peut se passer aux États-Unis, car je ne suis pas une admiratrice du pays de l’Oncle Sam et il ne me fait en rien rêver. C’est donc un peu à reculons que je suis entrée dans le livre, d’autant plus que je savais qu’il évoquerait la conquête de l’Ouest – ce qui ne m’inspire pas non plus.
Mais bon, l’autrice, c’est Sylvie Miller – la co-autrice des aventures de Lasser et j’aime Lasser. Je partais donc malgré tout confiante dans sa capacité à produire une histoire et des personnages qui me feront oublier mes réticences. Et pari gagné !
Je pense que je n’ai jamais lu de roman comme celui-ci. J’avoue que je réfléchis pour vous énumérer les qualités de ce livre et je me dis que je ne parviendrais jamais à dire tout le bien de cet ouvrage.
On a une héroïne métisse qui fait un parcours initiatique qui va nous entrainer dans le passé. Ce passé met en lumière des parties de la conquête de l’Ouest qui n’est pas toujours valorisé ou tout sembla mis en avant. L’autrice évoque les populations amérindiennes qui ont subi de manière très brutale (euphémisme quand tu nous tiens) l’arrivée des colons. On découvre des cultures qui sont peu mises en avant comparé à d’autres avec leurs systèmes sociaux, etc., qui diffèrent complètement les unes des autres ! Sur ce point, l’autrice a fait un travail de recherche incroyable ! Mon petit cœur d’ethnologue a beaucoup apprécié.
Je parlais de l’héroïne (elle envoie du lourd), mais tous les personnages de ce roman sont travaillé avec soin, que ce soit des gens « bien » ou des salops. Par ailleurs, on découvre une famille avec une histoire tragique qui permet d’ouvrir les yeux sur des personnages que l’on pouvait juger négativement. La connaissance du passé permet de comprendre parfois bien des choses.
J’ai aussi beaucoup apprécié la magie et sa mise en scène. L’autrice nous présente une presque « ethnologie » des pratiques en lien avec sa population respective, avec ses codes, ses lois et ses systèmes d’utilisation. C’est très bien trouvé. De plus, cela permet d’apporter de la réflexion sur de nombreux sujets actuels… oui, c’est magique !
Cependant, ce tome reste un premier roman solo et je lui ai trouvé quelques défauts. Un des personnages disparait un peu brutalement des radars alors qu’il avait eu son importance pour l’héroïne dans sa « quête ».
Mais je crois que ce qui m’a peut-être le plus embêté, c’est la fin. Non pas qu’elle soit mauvaise ou illogique, bien au contraire. Tout le roman tend vers cette conclusion. Je trouve juste que les choses arrivent un peu trop facilement. Certes, tergiverser des plombes pour finalement parvenir à ce point n’auraient peut-être pas servi l’histoire outre mesure… mais bon sang, si ça pouvait aussi se passer comme ça par chez nous, le monde irait bien mieux !
Sylvie, plus JAMAIS DE VOLCAN ! Quelle horreur ! J’ai cru mourir !
Malgré quelques défauts, Satinka est un très bon premier roman, mais j’avoue que je n’ai pas l’impression de rendre les qualités de ce livre à leur juste valeur. Ça m’apprendra à procrastiner et à ne pas voir faite la chronique à chaud ! Il laisse présager beaucoup de bonnes choses pour la suite des aventures solo de Sylvie Miller. Hâte !
Je ne peux que vous recommander la lecture de cet ouvrage ! Et plus que chaudement !