« A quoi sert l’histoire des sciences » est un petit essai de Michel Morange.
Présentation :
Les disciplines étudiant la formation de la connaissance scientifique – histoire, philosophie et sociologie des sciences – ont toujours occupé une place à part dans le paysage intellectuel. Traditionnellement vues par les scientifiques comme des activités de fin de carrière, elles ont acquis récemment une place, encore modeste, dans leur formation : elles contribueraient à la culture générale. Pour certains sociologues des sciences, au contraire, elles seraient « la science de la science », la description des mécanismes par lesquels se constitue la connaissance scientifique et auxquels le scientifique devrait rester insensible pour être efficace.
L’objectif de cet ouvrage est d’aller au-delà de ces points de vue caricaturaux. La recherche scientifique, de même que l’histoire, la philosophie et la sociologie des sciences, ont toutes pour ambition d’augmenter la rationalité du monde.
Ce que le scientifique fait dans l’urgence de la recherche, avec enthousiasme, n’est pas différent du travail postérieur de l’historien et du philosophe. Si ces derniers y perdent en intensité, ils ont le recul qui leur permet de mieux apprécier les raisons de la transformation des sciences.
C’est par ce surcroît de rationalité que l’histoire, la philosophie et la sociologie des sciences peuvent contribuer à la formation des scientifiques.
Avis :
A quoi sert une histoire des sciences ?
C’est une très bonne question et je trouve que l’auteur apporte des réponses très intelligentes. Il est vrai qu’au premier abord, Histoire et Science peuvent avoir parfois du mal à s’allier. Pourtant, comme le dit l’auteur, c’est essentiel. Et c’est dommage que l’histoire des sciences ne soit pas plus enseignée dans les universités (et pourquoi pas un peu dans les lycées). Après tout, comme le dit l’auteur, les étudiants en art passent forcément par l’histoire de l’art ; de même que j’ai eu des cours de l’histoire de l’archéologie.
Je sais que ma sœur, ornithologue, a souvent remarqué le manque de connaissance historique de sa matière chez elle ou encore chez certains collègues.
Ceci dit, j’ai trouvé le livre parfois difficile d’accès. Quand l’auteur est dans « le général », il n’y a pas trop de soucis de lecture bien qu’il faille avoir quelques notions scientifiques et de philo. Mais dès que l’on rentre dans les exemples, là c’est fini. Un non scientifique comme moi n’y comprend plus rien. Perso, je suis parfois arrivée à faire abstraction de certaines choses et ainsi j’ai pu comprendre là où l’auteur voulait en venir. Mais la vache, ce n’est pas toujours évident.
J’ai trouvé ce petit livre très intéressant même si je ne suis pas le public visé : scientifique dans les « sciences dures » (biologie, chimie, physique…), je dirais (l’Histoire et l’Archéologie sont des sciences elles aussi).
Je pense donc qu’il n’est pas vraiment conseiller pour les gens qui n’appartiendraient pas à ces filières et qui ne seraient pas intéressés par ce sujet.