Avant toutes choses, je tiens à préciser que je ne stigmatise personne – auteur.e.s ou éditeurs —, car trouver de bons titres est une tâche ardue.
Je souhaite seulement apporter des éléments de réflexion sur ce sujet.
Et pour terminer, je dirais qu’avec des titres comme « La comptine », « Chimères », « La dame aux hiboux » et encore « L’esprit de la louve », on ne peut pas vraiment dire que je déchire niveaux titres !
Qu’est-ce qu’un bon titre ?
Très bonne question à laquelle je ne pense pas pouvoir répondre. Je pense qu’un bon titre peut déprendre de nombreuses choses, dont la première est les gouts du lecteur. Bref, quelque chose de très subjectif. Donc je ne pense pas qu’il y est de « bon titre ».
Ensuite, j’ai pu parfois constater qu’un titre prend tout son sens lors de lecture ou à la fin de la lecture de l’ouvrage.
Ici, nous nous concentrerons sur l’idée que nous n’avons pas lu ledit livre lorsque nous découvrons son titre.
S’il n’y a pas de bon titre, y en a-t-il des mauvais ?
Là, j’aurai tendance à plus me diriger vers un oui, mais je reste mitigé. Parce que quand on lit un titre tel que « The haunted vagina » (le vagin hanté) (et je vous jure que ça existe, chercher sur Google)… on est à même de se poser des questions. Est-ce le titre ou le livre qui sera mauvais ?
Sur ces réflexions, on peut en venir à ce titre qu’un titre sera d’office « bon » s’il évoque d’une manière ou d’une autre le roman (ou la nouvelle).
Un mauvais titre sera celui qui ne correspond pas à son histoire. À quoi bon appeler son livre « les amours de X et Y » si le texte ne parle pas du tout d’amour ! J’espère que vous voyez où je veux en venir.
S’il est difficile de définir le bon ou le mauvais titre, il y a les titres que les comités de lecture ou même les lecteurs ne supportent plus de voir, car c’est du vu vu et revu !
Dans la mesure du possible, il faut donc essayer d’éviter certaines choses ! Après, je sais que c’est parfois très difficile. J’avoue que les titres sont un de mes gros problèmes : les « titres » que je donne sont souvent provisoires, car ils sont surtout là pour me permettre de désigner mon projet. Et dans la mesure du possible, je m’emploie à en trouver un meilleur par la suite.
À bannir de toute urgence : les élu.e.s, les prophéties, les envoyé.e.s, les sauveur.euse.s, etc. Je vous jure que quand on voit ça en comité de lecture, on prend peur ! Parce que sans forcément juger le récit, on voit assez rapidement le type d’histoire qu’on va lire.
Difficile de donner un avis sur « les cycles de… » ou « les chroniques de… », car ce que c’est quelques choses de courant pour évoquer les séries en plusieurs tomes. Mais encore une fois, ce n’est pas forcément une chose nécessaire.
Évitez les trucs qui ont un aspect « pompeux »… Mais là, le souci est que cela dépend de l’appréciation de chacun. Mais n’en faites pas trop : « les chevaliers du destin du royaume de machin »… et là… tome 1… Je jure que vous pleurez en comité de lecture (bon, OK, j’abuse un peu)
J’en profite pour glisser un petit mot pour les « sous-titres ». La saga Harry Potter (oui je sais, pas super comme exemple), la Saga Hunger Games… Le titre ou l’élément principal du titre sera ce qu’on retiendra… Pensez aussi ce que vous voulez qui reste : le titre ou le sous-titre.
Vous n’êtes pas obligé d’utiliser le nom d’un de vos personnages pour le titre (comme la saga des Harry Potter), surtout si c’est un personnage principal. Utiliser ce type de titre nous dit tout de suite autour de qui va se dérouler l’histoire. Cela peut-être un bien ou un mal.
Évitez les titres en anglais (ou en toute autre langue, mais surtout en anglais) ! Peu importe la raison, vous êtes des écrivains de langue FRANÇAISE ! Alors certes, je pense qu’il est acceptable qu’il puisse y avoir un ou deux termes anglais (ou d’autre langue) s’il y a une très bonne raison (du genre : le dossier motanglophone) ou si ce vocabulaire est passé dans le langage courant. Soyez un peu fière de votre langue bordel ! Puis dites-vous bien que si le lecteur ne peut pas traduire de lui-même, c’est un peu se foutre de sa gueuler (parce que oui, certains peuvent être très mauvais en anglais).
Et puis bon, j’avoue que l’anglais pour faire « style », je trouve ça assez nul… Après, chacun ses gouts… Mais, toujours perso, je trouve que ça donne à l’auteur.e un côté « kikoulol ». La langue française est assez riche pour vous permettre de trouver un titre digne de ce nom.
Si vous voulez un titre anglais, écrivez en anglais ou faites vous traduire !
Pour trouver son titre, il faut se poser la question : que veut-on dire avec son titre ?
Comme je viens de le dire, on peut utiliser le nom de son personnage principal : on sentira que le récit se centre sur elle, lui ; on peut utiliser un élément du récit (comme Hunger Games) qui fera plus appel à une notion de l’univers ; on peut utiliser le nom de l’univers où évoluent les personnages ; on peut utiliser un titre qui « résume » le récit (20 000 lieues sous les mers)…
Le titre, ce n’est pas un truc qu’on balance comme ça. Je sais que ce n’est pas facile, j’en suis la première à en souffrir… (et je vous jure que je cogite beaucoup à ce sujet). Je pense qu’il ne faut donc pas hésiter à essayer de voir à quoi renvoie le titre, ce qu’en pensent les autres (vos ami.e.s, vos bêta-lecteurs et même votre éditeur) et ce qu’il leur évoque. Exemple : si quelqu’un vous dit que le titre de votre histoire lui évoque une romance paranormale alors que c’est un récit de voyage… Remettez-vous en question.
Un conseil que je vous donnerai serait de taper votre titre dans votre barre de recherche et voir les résultats qui sortent.
Je ne sais pas si c’est un bon exemple, mais quand je tape « les seigneurs des montagnes » deux types de résultats apparaissent : tout un tas de lien lié à moi (normal) et un second sur… le seigneur des anneaux. Bonne ou mauvaise chose… je n’ai pas encore tranché la question…
J’utilise souvent ce moyen pour voir ce que pourrait donner mon texte…
Après, vous pourrez constater que je n’ai pas réussi à faire des trucs exceptionnels…
Oui, trouver un bon titre, c’est dur. Ce n’est pas quelque chose que l’on prend à la légère. C’est un sujet sur lequel il faut réfléchir et ne pas hésiter à demander conseil. Sachez que vos éditeurs peuvent (doivent) vous aider dans cette démarche et qu’ils peuvent aussi vous demander de changer le titre.
J’espère que ce petit topo vous aidera par la suite.
Je vous rappelle que je ne cherchais à stigmatiser personne, mais parfois je me dis que certains ne font pas d’effort de ce côté-là. Après, comme j’ai difficulté sur ce sujet…
Si vous avez des remarques, des choses que vous n’aimez pas concernant les titres, n’hésitez pas à vous exprimer dans les commentaires.