… pour les jeunes auteurs ou les primo-auteurs.
Pour commencer, je ne suis pas forcément une référence et je pense que d’autres blogs/sites donneront peut-être des conseils pour intelligents que moi. Après tout, je ne suis pas une professionnelle de l’édition.
Ceci dit, par mon activité de membre de comité de lecture, je vois passer beaucoup de choses et parfois, j’ai envie de m’arracher sur les cheveux. J’avais déjà fait un article sur le « Top des trucs chiants dans les manuscrits ». Là, je vais plutôt parler de mise en forme et de présentation.
1) Si je pouvais, je le mettrais en gros, gras, souligné et en rouge : respectez les consignes de soumissions !!! Quand on demande les 3 premiers chapitres (pour un roman), envoyez seulement ces 3 premiers chapitres ou un peu plus si vos chapitres font 2 pages chacun (estimez une cinquantaine de pages). Ce n’est pas la peine d’envoyer plus : on n’y lira pas, surtout si c’est mauvais. Et de mon expérience, les auteurs qui nous envoient des manuscrits complets n’ont pas forcément les meilleurs ! C’est peut-être moche à dire, mais c’est comme ça.
2) Faites relire !! Là encore, ça parait con à dire, mais parfois, j’ai envie de m’arracher les cheveux. Je ne dis pas ça spécialement pour les fautes d’orthographe. Moi-même j’en fais, hélas, beaucoup. Si dans un manuscrit, le seul défaut est les fautes, je dirais que ça se corrige. Je pense à la « qualité » des histoires. Non, tous les bêtas-lecteurs, vos parents, vos voisins, vos amis ne sont pas (tous) des monstres qui veulent vous voler votre roman. J’suis désolée, mais quand je lis des trucs genre : « je n’ai pas hésité à te sauver de tel péril parce que j’ai tout de suite vu sur ton visage que tu étais une personne bien »….Bref, je pense que vous comprendrez : mieux ne vaut ne pas avoir une sale gueule dans un roman… Je sais que ce n’est pas toujours facile de trouver, dans son entourage, une personne objective. Mais c’est aussi à vous d’insister auprès de vos proches pour qu’ils fassent leur possible pour l’être.
Je ne m’étendrai pas sur le contenu, vous n’avez qu’à vous reporter à mon « top des trucs chiants dans les manuscrits ».
3) Ce n’est pas la peine de mettre une « couverture » ! Si vous en avez une, tant mieux. Mais en comité de lecture, c’est le texte qui nous intéresse. Ne mettez pas la charrette avant les bœufs !
4) Envoyez vos manuscrits en format A4 et en suivant les consignes de l’éditeur. Ce n’est pas la peine de nous envoyer des formats A je sais pas quoi comme si le livre était près à imprimer avec une page de titre, la page de remerciement, etc. J’avoue qu’avec le point 3, je trouve que ces petites choses font passer l’auteur pour un prétentieux : mon roman est prêt, il n’y a plus qu’à l’imprimer…
5) Sélectionnez attentivement les maisons à qui vous envoyez vos manuscrits. Ce n’est pas la peine d’envoyer de la poésie à une maison qui publie du fantastique et vice-et-versa.
6) Notez à qui et quand vous envoyez votre manuscrit.
7) N’hésitez pas à indiquer le ou les genres auxquels appartient votre récit. Mais restez simple. Les Urban-médival-drak-fantasty yaoi érotique, c’est trop ! Cela ramène à d’autres points cités précédemment : au pire, indiquer la collection de la maison d’édition à laquelle vous destinez votre livre. C’est du fantastique, mais aussi érotique, choisissez le genre le plus pertinent.
8) Soyez patient ! Les membres des comités de lecture sont des humains et ont une vie : un travail, une famille, des amis, des hobbits… (ha ha ha). Ils font aussi vite qu’ils peuvent et n’oubliez pas qu’ils ne lisent pas que des chefs d’œuvres ! Et au bout de 3 ou 4 manuscrits sans intérêt, ils en ont marre et on envie de faire autre chose !!
9) Donnez des titres ORIGNIAUX!!!!!!! Les « le destin de l’élu, le choix de l’élu, l’héritage de l’élu, les aventures de l’élu, les origines de l’élu, l’élu sacré » ou les « Marie, tueuse de vampires, broyeuse de loup-garou, éventreuse de zombie, bourreau des lyches, maitres des nécromants » ou encore les « Déshabille-moi dans le tas de foin, mord moi le nœud, lèche-moi la glotte, ou je t’arrache le slip pour sauver ta chatte », y en a marre (bon j’abuse un peu pour les derniers) !!! Oubliez aussi les titres en anglais ! La langue française est assez riche et diversifiée pour trouver les mots justes !
10) Enfin, en cas de retour négatif de votre manuscrit, merci de ne pas envoyer de mail pour insulter ou incendier l’éditeur. Je suis navrée, mais parfois on lit des choses qui blessent vraiment les yeux. Oui, c’est salop à dire, mais c’est vrai ! Y a des nouvelles et des romans à jeter (au moins dans leur version présenter).
Jeunes ou primo-auteurs, je ne doute pas que vous écriviez vos récits avec amour et avec une vraie envie de faire partager les aventures de votre personnage principal et faire découvrir votre univers. Hélas, cela ne suffit pas ! Il faut aussi du boulot ! Ce n’est pas parce que votre manuscrit est fini d’écrire qu’il est bon pour la publication.
Dans mon cas personnel, les Yggardiens est déjà à sa seconde version et j’attends encore une partie des retours des bêta-lecteurs… Ce qui fera probablement une troisième version. Le premier manuscrit a été bouclé il y a plus de deux ans ! Et je le trouvais super ! Mais après un moment de repos et une relecture, j’ai eu mal… très mal…
Il faut du temps pour écrire une bonne histoire.
Si les maisons d’édition refusent systématiquement votre manuscrit, remettez-le en cause. Ne vous jetez pas dans l’auto-édition pour calmer votre frustration ! Car si jamais votre manuscrit est vraiment mauvais, vous allez vous faire royalement incendier !
Il y a toujours un moyen de trouver de l’aide quelque part.
Bon courage à tous