« Contes des fées queer » est un recueil de conte de Henriette-Julie de Castelnau de Murat, dites Madame de Murat.
Présentation :
À la fin du XVIIe siècle, Mme de Murat est une jeune aristocrate poursuivie et emprisonnée pour lesbianisme pendant près de treize ans. Elle invente aussi, avec d’autres consœurs romancières, la forme littéraire du conte de fées. Au sein de ce collectif de conteuses, elle est celle qui revendique le plus la solidarité féminine et la sororité d’une bande de « fées modernes » intrépides et transgressives. Celle aussi qui expérimente de la manière la plus inventive une écriture du trouble et de l’indifférenciation. Un véritable geste queer, où rien n’est figé, où la magie des métamorphoses met à nu la fabrique des identités de sexe ou de genre. Où grâce au filtre ludique de la féerie, Mme de Murat réussit à convertir en une formidable puissance créatrice sa marginalité sexuelle et sociale.
Avis :
Une lecture intéressante, mais un peu déroutante.
Je n’en parle pas souvent, mais la préface de ce recueil de contes m’est apparue essentielle pour comprendre la lecture. Outre les éléments biographiques sur Henriette-Julie de Castelnau de Murat, la préfacière nous permet de comprendre cette œuvre dans son contexte d’époque et de revenir sur la notion « queer » utilisée dans le titre. En effet, les notions « queer » ou de « genre » n’étaient pas les mêmes au XVIIe si tenté qu’il existait.
J’avoue que la lecture a été quelque peu perturbante. J’ai l’habitude de lire des contes issus de la tradition orale. Les textes de Murat relèvent plus de l’invention bien qu’il y ait des références à des mythes. Et j’avoue que la préface m’a permis de mieux appréhender les quatre contes qui composent ce recueil.
Passez ce côté déstabilisant, j’ai tout de même passé un très bon moment. Et effectivement, le concept de « queer » se retrouve bel et bien dans ces histoires pleines de fées (dont on sent l’origine médiévale). Alors, il y a peut-être quelque chose de naïf dans la plume de l’autrice, mais cela donne un certain charme. En effet, la lecture est posée et calme.
Le recueil ne comporte que quatre textes, ce qui est assez au court au final. Et l’ensemble se lit très vite.
J’espère que d’autres contes suivront ! N’oublions pas que si ces textes ont eu leur succès en leur temps, c’est bien qu’il parlait à un certain lectorat. En tout cas, une édition critique serait super !