« Vert-de-Lierre » est un roman (une novella ?) de Louise Le Bars.
Synopsis :
Olivier Moreau, écrivain délaissé par la Muse, retourne dans le village de sa Grand-Mère, récemment décédée, pour mettre de l’ordre dans ses affaires comme dans son esprit. Il y renoue avec les souvenirs de son enfance, et redécouvre un étrange personnage de conte populaire local surnommé le Vert-de-Lierre, cet antique vampire végétal qui le fascinait enfant. Cet intérêt va déclencher des visions et cauchemars chez l’écrivain en mal d’imaginaire ainsi que la rencontre de deux femmes tout aussi intrigantes l’une que l’autre.
À quel prix Olivier retrouvera-t-il sa muse ?
Avis :
Un roman qui me laisse un avis mitigé.
Le souci que j’ai eu avec cet ouvrage, c’est qu’il y du très bon et du moins bon.
Pour moi, le premier vrai point fort, c’est l’aspect fantastique ! L’autrice a parfaitement su nous offrir un récit où la fin reste ambiguë. Alors, j’ai vu le coup venir, mais cela marche du tonnerre de dieu comme dirait l’autre. Du coup, uniquement pour la chute, le roman mérite qu’on s’y intéresse !
Ensuite, j’ai beaucoup apprécié l’aspect « végétal ». Il est vrai que c’est quelque chose d’assez peu courant. Perso, ma lecture a un peu souffert avec la comparaison avec « Les ombres d’Esver » qui reprend aussi les thèmes des plantes et végétaux. Pour diverses raisons, ce dernier m’avait plus convaincu. Mais cela reste un très bon point.
Le côté légende locale est aussi un élément très plaisant, même si le côté commérage de village est un brin agaçant et un peu cliché (mais pas tant que ça, ce qui est un peu rageant en fait).
Après, il y a pas mal de petites choses qui m’ont un peu gêné.
Le roman se compose de deux parties, de deux voix. L’une, celle d’Olivier, l’auteur en manque d’aspiration. L’autre, le manuscrit que Rose, la nièce de la mystérieuse Anglaise, soumet à Olivier. Là est le premier point qui m’a un peu embêté. L’autrice n’a pas vraiment su donner deux « voix » différentes dans l’écriture. Du coup, à un moment, je croyais être dans la partie d’Olivier alors que j’étais dans l’autre. Et c’est un peu dommage, car on a à faire à deux personnages bien différents.
Ensuite, concernant la partie de Rose, l’histoire qu’elle narre m’a titillé sur certains points. J’ai quand même eu l’impression que l’autrice voulait en faire « trop ». Le problème c’est qu’on a souvent l’impression que c’est gratuit. À un moment, l’héroïne subit une mutilation. Le contexte est intéressant et (s’il est historiquement vrai) fait découvrir une horrible pratique. Mais le souci de cette mutilation, c’est qu’elle n’apporte pas grand-chose à l’héroïne hormis le sentiment d’être amputé. Un doigt aurait été un peu la même chose au final, puisque ladite mutilation ne « contraint » pas sa vie outre mesure.
Par ailleurs, toujours dans la partie de Rose, la temporalité est assez pénible. Bien sûr, le temps passe, mais on a parfois l’impression de passer d’une période (de siècles ?) à une autre sans que rien, hormis à des moments (on ne sait pas pourquoi d’ailleurs) ne nous indique vraiment le moment. Genre, il y a un XIXe siècle qui apparaît sans qu’on sache vraiment pourquoi l’autrice a décidé de nous donner ce point précis.
Si la partie avec Olivier est bien (bon, hormis son côté amoureux transit qui m’agace, mais c’est moi, dès qu’il y a du sentiment amoureux, ça m’agace). Celle de Rose est plus difficile à apprécier pour les raisons évoquées au-dessus. Et c’est dommage, car, du coup, je me suis assez vite lassé de ma lecture. Ce qui m’a aussi un peu contrarié puisque l’autrice réussissait à jouer avec les codes du fantastique pour nous proposer des personnages féminins profonds et intéressants, mêlant très bien « modernité », légendes et émancipations.
Un texte en demi-teinte pour moi. Il y a vraiment de très bons éléments (j’insiste sur ces derniers, car ils sont vraiment bons), mais d’autres gâchent un peu l’ensemble. Et c’est bien dommage.
Je vous invite néanmoins à découvrir ce court roman pour vous faire votre propre opinion.
Ouvrage lu dans le cadre du Prix des Auteurs Inconnus.
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