« Mécanique et lutte des classes » est une anthologie de nouvelles steampunk avec Tepthida Hay, Noëmie Lemos, Catherine Loiseau et Johanna Marines.
Synopsis :
Le steampunk vous invite à revisiter le passé, à renouer avec les racines de notre société. Dans cette anthologie, on vous entraîne à la suite des cortèges ouvriers, dans une ère où la machine remplace peu à peu l’humain, où chacun lutte pour trouver sa place, où la mécanique est un outil de revendication sociale. Et si les choses s’étaient passées autrement ? Pour le meilleur ou pour le pire, ou juste différemment.
Prenez place dans notre machine à remonter le temps !
Avis :
Une anthologie que j’ai dévorée en une journée !
On dira tout ce qu’on veut, mais manger un livre en une journée, ça fait du bien ! Et ça n’arrive pas souvent.
L’anthologie nous propose quatre textes (d’autrices !) sur le thème de la lutte des classes, le tout nimbé dans des univers steampunk. Et les nouvelles marchent très bien !
La lutte des classes. Mais quelle classe ? Celle des opprimé·es bien sûr !Et c’est toujours un peu les mêmes pour les mêmes raisons. Les automates, qu’on cherche à rendre de plus en plus humains, et que l’on substitue à l’humain en l’écrasant encore plus qu’un être de chair. Mais la roue tourne… Et ils n’en ont pas moins aussi fait de travers que nous. Le premier texte est très poignant. L’autrice joue parfaitement avec les sentiments (humains ou non).
Quand les anciennes élites se battent contre une nouvelle avec l’aide (involontaire ?) des anciennes classes opprimées, il ne faut pas s’attendre à ce qu’elles remercient ses pions et qu’elles le fassent dans la délicatesse. Le second texte, très intéressant dans ses idées, parle aussi du « Talent ». Cette chose qui normalement fait les vrais auteur·trices, les autres n’étant rien (coucou les élitistes). En tant qu’autrice, ce texte m’a pas mal parlé. Le tout sur fond de sexisme et de misogynie bien sûr. Parce qu’une femme sera toujours plus bas que l’homme le plus bas.
Pour le troisième texte, on reste dans le domaine du sexisme et de la lutte des femmes (et des suffragettes) pour obtenir les mêmes droits que les hommes. L’autrice joue très bien avec les travers de ces messieurs et leur travers. Bon perso, j’ai vu venir les choses (faut dire que j’ai bien saisi l’esprit tordu de l’autrice). Bref, comment des préjugés font tourner en bourrique la police à l’esprit étriqué.
Enfin, le dernier texte. Celui qui mêle le plus « magie », « steampunk » et lutte des classes. On retrouve encore les mêmes travers des classes dominantes qui n’ont pas de soucis pour les plus pauvres, surtout leurs ouvrières, du moment que le profit est là ! Et la gloire qui va avoir. Les malheurs et les vies des femmes de la plus basse extraction ne valent rien contre un petit billet. Mais ici, certains vont peut-être leur venir en aide pour la justice… ou pour d’autre désir vénal ?
J’ai dévoré les nouvelles. Ceci dit, peut-être un reproche. Le fait que les combats des femmes ne soient pas forcément mis en scène par des femmes. En effet, les protagonistes sont des hommes qui « découvrent » le sort de ces dernières. C’est peut-être un peu dommage que la lutte des classes passe par les regards des oppresseurs et moins des oppressées.
Il y aurait peut-être un autre défaut, mais qui ne relève pas des textes. Je trouve que la police de caractère des textes est une fine. Du coup, j’ai eu l’impression de devoir forcer un peu le regard lors de la lecture.
Un vrai coup de cœur pour cette petite antho malgré de petits reproches mineurs !