« Mary Reilly » est un roman de Valérie Martin.
Synopsis :
Angleterre, fin du XIXe siècle. Rescapée d’une enfance terrible, durant laquelle elle fut martyrisée par son père, Mary Reilly est aujourd’hui servante dans une respectable demeure victorienne.
Le maître de maison est médecin, c’est le docteur Jekyll. Les qualités humaines de la jeune femme, ses attentions et son ouverture d’esprit la font remarquer. Touché par sa loyauté, Jekyll lui accorde peu à peu sa confiance. Le comportement parfois étrange du maître de maison n’échappe pas à Mary. L’arrivée d’un mystérieux assistant, Mr Hyde, ne fait que perturber la relation privilégiée entre Mary et son maître.
Avec Hyde, Mary se trouve tout à coup confrontée à la violence, à la fascination qu’il engendre malgré tout. Elle voit resurgir des peurs qu’elle pensait enfouies à tout jamais. Chaque jour un peu plus, elle approche le terrible secret du docteur Jekyll, prisonnière d’un sentiment plus fort que la raison, au péril de sa vie.
Avis :
Sympathique.
Mary Reilly, je connaissais le film avec Julia Roberts et John Malkovitch. Un film que j’adore, bien malsain et glauque. J’étais donc curieuse de découvrir le roman. Et il est assez sympathique.
Le récit se fait à la première personne. Mary Reilly, la femme de chambre d’un certain docteur (son nom vient assez tard dans le récit, merci la 4e de couverture), raconte son quotidien auprès de ce personnage étrange.
Une grande partie du récit se consacre à sa vie de domestique. J’ai trouvé ces moments, parfois un peu redondant, intéressants malgré tout pour découvrir la routine et le quotidien d’une domestique dans une « grande » maison. Dans les récits, l’accès est souvent mis sur les maîtres et peu sur le personnel de maison. Nous avons donc ici une originalité assez agréable.
Ensuite, il faut noter que Mary offre un récit assez « simple ». Bien qu’elle ait reçu une petite instruction à l’école, elle n’en reste pas moins une femme simple. Cela se ressent dans sa manière de rédiger ces carnets, mais aussi dans certaines de ces remarques. Et j’avoue que son côté « naïf » rend la lecture plaisante.
Pour ce qui est de l’histoire, c’est un peu compliqué de donner un avis. En effet, je connais bien le film qui n’a pas axé sa narration de la même manière. En effet, un livre ne peut pas se transposer comme un copier-coller. Le film a donc ajouté des choses. Du coup, cela faisait parfois bizarre de ne pas les retrouver. De plus, les relations Mary-Jekyll et Mary-Hyde sont moins poussées (moins perverse) dans le livre. Normal puisque la narratrice nous donne son point de vue. Mais aussi qu’au final, Monsieur Hyde est peu présent. Du coup, le récit n’a pas été aussi haletant que ce que j’aurai souhaité. Cependant, comme j’ai dit, je suis biaisée à cause du film.
De manière générale, le film a bien repris les éléments du livre, sa trame générale. À vrai dire, j’avais parfois l’impression de voir juste une transposition d’un passage en image.
Le livre se lit tout seul. Malgré ma connaissance de l’intrigue (merci le film) et quelques différences par-ci par-là, le roman coule tout seul sans véritable anicroche. Cependant, je me dis qu’il ne conviendra peut-être pas à tout le monde. Ce n’est pas tellement un récit d’aventures et l’aspect fantastique est largement relégué au second plan puisque là n’était pas le sujet (mais rassurez-vous, le roman de Stevenson n’est pas dénaturé pour autant).
À découvrir pour les amateur·trices de récits victoriens et celles et ceux qui aiment redécouvrir des classiques d’un autre, pointe de vue.