« Le pays des Celtes » est un essai historique de Laurent Olivier.
Présentation :
« Conquise, la Gaule a perdu la parole. Sa mémoire était toute entière dans le souvenir inquiet qu’en avaient gardé ceux qui l’avaient soumise. Rome a fait oublier la Gaule. Puis on a cru la reconnaître dans les « Sauvages » de l’Amérique, ou bien reflétant, à distance, notre image : celle de « nos ancêtres les Gaulois ». Les découvreurs qui ont exhumé ses vestiges à partir de la fin du XIXe siècle, ont été surpris de la voir livrer des créations subtiles et magnifiques, que l’on croyait trop belles pour elle. Il a fallu attendre les surréalistes, comme André Breton, pour que l’on prenne la mesure de la force d’expressivité et de l’originalité de l’art gaulois. Nous y reconnaissons maintenant la marque d’une pensée et d’un savoir, voisin de celui de la science grecque ». L.O.
Retraçant les réinventions successives dont les « Gaulois » ont fait l’objet depuis l’époque de César, Laurent Olivier remonte le fil du temps pour s’approcher au plus près d’un monde disparu, celui des Celtes.
Avis :
Un livre très intéressant !
Si l’on arrive à passer le prologue que j’ai trouvé imbuvable, on arrive dans un ouvrage très intéressant que j’ai dévoré avec plaisir.
L’auteur traite de l’histoire des Celtes et de la manière dont ces derniers ont pu être perçus dans le temps, allant de nos amis les Romains à la période actuelle. On découvre comment ces visions ont pu évoluer au cours du temps, grâce notamment aux découvertes archéologiques. J’ai beaucoup aimé voir comment ce monde celte s’est construit, à partir des textes antiques souvent peu flatteurs et l’influence que ces derniers ont pu avoir sur les premières fouilles et interprétations. Cela permet par ailleurs d’avoir une historiographie intéressante des recherches sur les Celtes puis que l’on ne se limite à un résumer des découvertes archéologiques.
L’auteur évoque aussi nos relations au passé. La manière de le concevoir, de le construire, de le raconter et de se l’approprier. Bon, avouons que les aspects philosophiques sont assez compliqués à appréhender. Si les parties sur les Celtes sont très claires, très documentées, le côté plus réflexif sur le passé pourra peiner le/la lecteur·trice qui n’est pas forcément familier·ère avec la philo ou simplement sur les manières d’appréhender le passé.
Un ouvrage que j’ai beaucoup apprécié et que je recommande si l’on veut découvrir les Celtes et l’histoire des idées qui tournent autour de ces derniers.