« Naissance des divinités, naissance de l’agriculture » est un essai de Jacques Cauvin.
Présentation :
Sédentarisation, agriculture, élevage : avec la Révolution néolithique, l’espèce humaine accomplit la plus profonde mutation de son histoire. Révolution culturelle. Révolution des symboles. Révolution dans la division du travail. Révolution technologique, avec la naissance de l’irrigation qui permet de vastes surplus de production. Révolution idéologique, marquée par l’apparition du sacré et la construction des premiers systèmes de pensée hiérarchisés. Révolution domestique, à l’origine de la domination masculine.
Devenu un classique pour tous les passionnés de préhistoire, l’essai de Jacques Cauvin fait revivre cette formidable époque de transition qui vit l’homme tourner le dos à sa condition de chasseur-cueilleur et jeter les fondements des premières sociétés organisées.
Car c’est bien dans la Révolution néolithique que s’enracine l’état présent de l’humanité.
Avis :
Un livre intéressant, mais…
… qui est assez ancien. En effet, la préface est datée de 1996 ! Autant dire que ce livre est une antiquité. Car en vingt ans, il y a fort à parier que de très nombreuses découvertes au Proche-Orient auront rendu obsolète cet ouvrage.
Néanmoins, il est toujours intéressant de lire des ouvrages datés afin de connaitre l’évolution cette discipline qu’est l’archéologie.
Ceci dit, j’ai trouvé l’ouvrage intéressant. Bien sûr, j’ai pris les informations qu’il donnait avec des pincettes, mais cela ne m’a pas empêché de découvrir des sites. De plus, l’ouvrage rend compte des modifications qui ont donné naissance au Néolithique.
Jacques Cauvin avance l’hypothèque que cette « révolution » est d’abord d’un changement de mentalité. Ce sont ces changements qui ont entrainé une modification de l’habitat. Puis la domestication des plantes, des animaux et la sédentarisation, pour finir avec la céramique. venue
L’auteur nous fait découvrir les différences culturelles qui se développent au Proche-Orient avec leurs « innovations » et leur modification. Et comment on voit, lentement, apparaitre le Néolithique. D’ailleurs, ce livre se concentre uniquement sur cette partie du monde. Il n’aborde pas les courants de néolithisation qui toucheront l’Europe en passant soit par le Danube, soit par la Méditerranée.
Ceci dit, je trouve que l’ouvrage risque de ne pas être accessible au grand public, pas à cause de son ancienneté ; mais dû à sa structure très archéologique avec présentation de site, l’énumération des styles mobilisés, etc. Ce qui rend parfois les chapitres assez « pénibles », car très descriptifs. Hélas, le grand public cherche plus souvent des explications claires avec des délimitations claires.
Cependant, malgré son format poche, le livre propose de très nombreuses illustrations. Je regrette juste qu’il n’y ait pas une carte plus détaillée de la région qu’est le Proche-Orient. Car s’il est facile de situer des « pays » (Liban, Syrie), il est parfois plus complexe de connaitre la localisation de territoire plus spécifique (régions territoriales ou géographiques)
Bien que ce livre m’ait beaucoup intéressé (et appris beaucoup de chose même si je prends ses informations avec des pincettes), je ne le recommande pas vraiment pour celles et ceux qui désireraient en apprendre plus sur l’apparition du néolithique. En effet, l’ouvrage est trop ancien et trop « scientifique ».