« Kushi T.01 Le lac sacré » est une BD (manga?) de Patrick Marty pour le scénario et Golo Zhao pour le dessin.
Synopsis :
Au début des années 80 en Chine, dans un petit village reculé de Mongolie Intérieure, Kushi vit en harmonie avec la steppe et ses belles étendues généreuses, mais au fragile équilibre.
Kushi est orpheline. Apparue mystérieusement dans le village alors qu’elle n’était qu’un bébé, elle est considérée comme le mouton noir de sa communauté. Trop turbulente, cette surdouée recueillie et élevée par une vieille chamane, agace et attise la méfiance des villageois qui la traitent de petite sorcière. Quand elle découvre les agissements de Bold, un bandit local prêt à tous les crimes pour s’enrichir au détriment du fragile équilibre de la steppe et de ceux qui y vivent depuis des millénaires, une lutte sans merci s’engage entre la jeune fille, cet escroc sans foi ni loi et les tenants d’une certaine idée du progrès.
Avis :
Le presque coup de cœur !
Pourquoi presque ? Parce qu’au moment de ma première lecture, mon cœur était trop en berne pour bondir de ma poitrine. Mais si le deuil ne l’avait pas touché, je sais que c’était le coup de cœur assuré. Parce que hélas, le ressentie d’une lecture dépend aussi de l’était d’esprit du lecteur.
Sinon, j’ai vraiment adoré cette petite BD qui se passe en Mongolie dans les années 80.
Je crois que la première force de cette histoire, c’est le dessin. Proche d’un style manga, le trait de l’auteur est tendre et doux, avec une mise en couleur superbe. Les personnages sont très divers et très expressifs. De plus, les couleurs vivant sont très agréables. Le bleu et le vert dominent dans les paysages infinis. Visuellement, c’est un vrai moment de plaisir.
Pour l’histoire, ce premier tome pose les bases. Il est donc difficile d’avoir un avis. Surtout que je pense que cette œuvre vise un public jeune. Mais j’aime beaucoup les éléments mis en place, surtout la confrontation entre une volonté de modernité (et modernisé) et un désir de conserver des traditions ancestrales. Un dilemme pour le petit village où vit Kushi.
Mais il faut bien se l’avouer : ce qui fait une autre force de cette histoire, ce sont ses personnages et surtout Kushi. Ah Kushi ! Exactement la sale gamine que j’aurai voulu être enfant. Elle a du caractère, des convictions ; beaucoup de courage (elles s’opposent aux adultes sans peur) ; ce souci de son « chez elle », c’est-à-dire la plaine et l’équilibre qui y règne. Un peu rustre dans ses manières, elle n’en reste pas moins une petite fille tendre et brillante.
Un seul petit bémol dans les antagonistes qui font peut-être un peu trop méchants et certains méchants benêts, que l’on reconnait aussi dans le physique. Mais comme je l’ai dit, je pense que l’œuvre est à destination des plus jeunes, il faut donc des codes pour cibler les différents personnages.
Une chose que j’ai bien aimée, c’est que ni le Han (le chinois) ni les Mongoles ne sont dénigrés au niveau culturel ou ethnique. Je pense que c’est une très bonne chose. Pourtant, je sais que les relations Mongolie-Chine ont pu être un peu plus complexes que cela avec la révolution culturelle chinoise.
Quoi qu’il en soit, Kushi est une très belle découverte ! J’ai hâte de découvrir la suite ! Vraiment, si je ne l’avais pas lu dans des circonstances aussi tristes, c’était le coup de cœur assuré !
À découvrir !