« Le roi des fauves » est un roman d’Aurélie Wellenstein.
Synopsis :
Ivar, Kaya et Oswald ont été condamnés à être changés en berserkirs, des hommes-bêtes enragés destinés à tuer sur les champs de bataille. Ils vont errer dans un royaume en ruines pendant sept jours au cours desquels se réalisera leur mutation. Seul le légendaire roi des fauves peut encore les arracher à leur funeste destin mais pour le trouver les trois amis doivent réussir à rester unis.
Avis :
Un bon roman jeunesse.
Ce livre m’avait tapé dans l’œil (aïe) dès sa sortie et j’avais vu beaucoup de commentaires élogieux. J’ai peut-être été moins emballé que ces derniers, mais j’ai passé un très bon moment de lecture.
Le roman se lit tout seul. En effet, l’écriture de l’autrice est fluide, rapide et dynamique. L’ensemble manque peut-être un poil de description, mais je me suis très vite laissé prendre à l’univers ainsi qu’à ses personnages.
Je pense que l’un des points forts de ce livre est ses trois héros. Ces trois amis de misère, acculés par la faim, qui se retrouvent pris dans un univers injuste et sordide alors qu’ils essaient de sauver leur peau et possiblement celle de leur famille. Trois ados un peu perdus – d’une certaine manière – dans un système de castes qui ne peut que les broyer. Leur condamnation, c’est presque une promesse de vie.
Au fur et à mesure du récit, les trois compagnons évoluent en même temps que le berserk qui grandit en eux. J’ai beaucoup aimé voir Ivar tout tenté pour que leur amitié reste solide, unie dans cette terrible épreuve (il faut dire que pour moi, l’amitié, c’est sacré). J’ai aimé cette volonté d’aller au bout, de vouloir tout faire sans savoir si cela va payer ou non.
J’apprécie les romans où il y a des questionnements sur le lien entre homme, animal et animalité : qui est le « monstre ». C’est un sujet qui me passionne. Ici, c’est intéressant de voir (ou savoir) que cette limite n’est pas si claire que ça.
Le monde sombre et sans pitié du livre m’a aussi beaucoup plus. J’apprécie l’aspect âpre et sale qu’il se dégage souvent ; sauvage même. Sans compter l’aspect fantastique, mythique, qui émerge de temps en temps.
Et puis…. des berserkirs Mammouth !! Ça, c’est bon ! J’avoue que l’idée d’utiliser quelques créatures issues de la préhistoire (il y a des bersekirs aurochs aussi) donne son cachet à l’histoire. J’avoue, j’ai adoré !
Cependant, il y a quelques défauts. Rien de bien méchant ceci dit.
Je pense que le livre aurait été plus loin. En effet, dans son ambiance, dans la puissance des sentiments ou des événements (et bien que le livre soit prenant), je pense que l’autrice aurait pu pousser l’ensemble pour qu’il soit plus sombre encore, plus dur. Je ne sais pas si c’est parce que l’autrice est à ses débuts ou parce que le livre est destiné à la jeunesse qui laisse un peu sur sa fin à ce niveau là.
Ensuite, j’ai été perturbé dans ma lecture par deux remarques qui me semblait anachronique : « débouler comme un boulet de canon » n’est pas forcément mauvais en soi, mais l’univers scandinave ne se prête guère à ce type d’arme ; « patate », pareil dans ce type d’univers, c’est un peu gênant. Enfin, l’utilisation de « berserkir » m’a aussi un peu perturbé, car c’est le pluriel de « berserk ». Cependant, l’autrice utilise « berserkirS » pour le pluriel. Il y a donc une cohérence. De plus, l’autrice m’a dit qu’il y avait une justification à ce choix.
Ah oui, petite déception pas bien méchante : je pensais que les trois animaux de la couverture représentaient nos trois héros en court de transformation. Perdu. Cependant, la couverture est sublime.
J’ai passé un très bon moment de lecture avec ce roman. J’espère que j’aurai l’occasion de découvrir d’autres livres de cette autrice.