« Aquarium, Nouvelles de la Mongolie d’aujourd’hui » est un recueil de nouvelle de Luvsandorj Ulziitugs.
Synopsis :
« Au moment où j’ai acheté cet aquarium, je ne me doutais pas que je préparais mon cercueil. Si je l’avais su, j’en aurais bien sûr choisi un plus grand. Je suis claustrophobe. Au-delà des frontières de ce petit aquarium, mon appartement de quatre pièces et mon bureau, si spacieux et lumineux qu’il fait s’extasier tout le monde, et même la vaste steppe de ma Mongolie natale aux étendues infinies honorées dans tous les poèmes et les chansons, tout cela me semblait ne pas suffire à reprendre ne serait-ce qu’une seule fois mon souffle, tant j’étouffais. J’avais besoin de plus, de beaucoup plus d’espace que les autres. »
Avis :
Je tiens à remercier les Éditions Borealia pour ce SP.
Un livre tout en poésie.
Avant toute chose, je tiens à dire que ce petit recueil de nouvelles est à classer en littérature blanche (c.-à-d. tout ce qui n’est pas polar/thriller ou littérature de l’Imaginaire). Ce n’est donc pas ma tasse de thé habituelle.
Cependant, j’ai pris beaucoup de plaisir à lire ces treize nouvelles.
L’autrice a une plume pleine de poésie et de délicatesse. Il en ressort une étrange intimité. En effet, je me suis souvent demandé, dans les textes à la première personne, s’il y avait une vraie dichotomie entre la narratrice et l’autrice.
L’ensemble est d’une sincérité troublante. Je n’ai jamais lu de récit aussi doux, mais parfois dur.
L’ensemble se lit cependant très bien, avec une fluidité étonnante.
L’autrice traite, toujours avec poésie et sensibilité (je me répète), des sujets de société, par forcément propre à la Mongolie, mais la touche et l’interroge. Sur certains thèmes, j’ai été très surprise de ne pas forcément trouver de jugement de valeur (comme le texte sur l’avortement).
C’est peut-être là que le livre peut-être difficile à appréhender. En effet, comme je ne connais pas les « problèmes » de la société mongole, je suis probablement passée à côté de certaines choses. Mais il est intéressant de voir comment les thèmes des textes pourraient être traités chez nous (qui sommes toujours très misérabiliste).
De plus, et c’est très personnel, beaucoup de sujets abordés me sont un peu indifférent (la grossesse par exemple).
Bien que ce recueil sorte de mes sentiers battus, j’avoue que j’ai pris plaisir à le lire. Premièrement parce que la plume est très agréable. Et ensuite parce que lire des littératures du monde est toujours très enrichissant.
À découvrir.