« Godzilla » est un film de Gareth Edward, avec Aaron Taylor-Johnson, Ken Watanabe, Elisabeth Olsen, Bryan Cranston.
Synopsis :
Godzilla tente de rétablir la paix sur Terre, tandis que les forces de la nature se déchaînent et que l’humanité semble impuissante…
Avis :
Un film bien sympa…
… Mais bourré de défaut malgré tout.
J’ai passé un moment agréable et tranquille devant cette nouvelle version de Godzilla. D’ailleurs, j’ai beaucoup apprécié le côté cauchemardesque de certains passages. Et les Muto d’un côté, le Godzilla de l’autre, le tsunami au milieu… sans compter les moments très « séquences émotions » comme quand le père Brody doit fermer la porte blindée et donc condamner sa femme et ses camarades à une mort certaine.
J’ai aussi beaucoup aimé les passages de mise en perspectives des différents éléments. Comme lorsque Godzilla passe sous le porte-avion : humain sur porte-avion, porte-avion sous Godzilla. À de nombreux moments, il y a des jeux avec les échelles de tailles. J’ai trouvé que pour un film mettant en scène des monstres, c’était super sympa. En effet, l’humain est souvent l’échelle de base, là où souvent je trouve que c’est l’immeuble qui joue le rôle d’échelle principale.
J’ai adoré les bruitages des créatures, aussi bien des Mutos que des Godzilla.
Les effets spécieux sont bons.
J’ai adoré le générique d’ouverture ! Il est très beau et à ce petit rétro et mystérieux très roswellien.
Il y a des petits clins d’œil par-ci par-là.
Cependant, l’ensemble souffre de deux gros problèmes.
Le premier concerne hélas le scénario. Godzilla qui viendrait attaquer les Mutos pour rétablir un équilibre, celui de la Nature, passe très bien dans un contexte japonais où la Nature est un élément de leur vie quotidienne. Hélas, ca ne marche pas chez une population occidentale, américaine de surcroit, où la Nature n’a absolument aucun lien avec le quotidien (dominé même par Dieu). On touche donc là à un problème, car au final, l’apparition de Godzilla ne fonctionne pas. Son intervention est trop « deus ex machina » dans ce contexte pour fonctionner. Il vient, il tue les Mutos, et repart… OK…
Le personnage de Ken Watanabe est donc très mal exploité. Je pense qu’il aurait mérité d’être plus impliqué dans l’affaire dans le sens qu’il aurait dû passer plus de temps à expliquer pourquoi il faut laisser faire Godzilla.
Ce manque de contexte rend parfois des passages un peu ridicules, comme lorsque l’on voit des Américains tirés sur Godzilla. Il vient sauver vos fesses les mecs ! Pourquoi est-ce que vous essayez de le descendre ?
Du coup, on touche un second problème dans le scénario : le rôle du personnage principal. Son côté « marine » — bien qu’il s’inscrit dans une logique et que j’ai trouvé intéressant, car il est « démineur » —, gros bras, « je veux sauver ma famille avec mes gros bras » devient trop surfait. On se rend très vite compte que les Humains, dans ce film, sont impuissants. Hélas, le concept d’impuissance de l’humanité n’a pas été assez bien exploité (en lien avec le problème de l’intervention peu crédible de Godzilla dans un contexte occidental). Il fallait un héros et c’est un héros très américain que l’on nous livre : il aime sa famille, survit à tout sans petit bobo, retrouve sa famille qui n’a pas de petits bobos (et son putain de gosse inexpressif – c’est un putain de psychopathe ce môme) !
En fait, sur plusieurs choses (même celles qui sont sympas), on a l’impression que le réalisateur n’est pas allé au bout des choses, voir n’a pas osé aller plus loin. Il y avait beaucoup d’éléments qui auraient mérité plus de travail. Mais comme le film devait s’adresser à un public américain, il a fallu rester dans certaines boites. Et c’est bien dommage.
Mais quoi qu’il en soit, le film reste sympathique et se regarde comme un bon film pop-corn.
Ah oui, il serait temps de trouver une solution de remplacement au pont du Golden Gate… il y a toujours des merdes sur ce pont…