« La Reine Margot » est un film de Patrice Chéreau avec Isabelle Adjani, Daniel Auteuil, Jean-Hugues Anglade, entre autre.
Synopsis :
Elle est belle, elle est catholique, elle est la soeur du roi, elle s’appelle Marguerite de Valois. Son frère l’a surnommée Margot. Henri de Navarre est protestant, on dit qu’il est mal élevé, mal rasé, qu’il sent l’ail et la sueur. On les marie de force. C’est une manoeuvre politique : il faut réconcilier les Français déchirés par les guerres de religion. Six jours après le mariage célébré à Notre-Dame, ce sera la nuit de la Saint-Barthélemy. Au milieu de cette nuit d’horreur un jeune homme percé de coups d’épée frappe désespérément à la porte de Margot. La Môle est protestant, il doit mourir comme les autres. Mais Margot le cache, le soigne et se met à l’aimer. Cette nuit-là tout bascule.
Avis :
Un très beau film, mais destiné à une élite très savante.
Je pense que sur de nombreux points, ce film n’a pas volé sa réputation de classiques. Les acteurs sont bons, les costumes sont très beaux, la musique s’accorde parfaitement aux images. Sur le plan technique et jeu d’acteurs et d’actrices surtout, c’est très bien.
Je dirais presque qu’avec la Saint Barthelemy, nous avons notre Game of Throne modèle réduit : sexe (mesdames et quelques messieurs, si vous aimez Vincent Perez, n’hésitez pas à aller profiter de la vue), sang, complots, intrigues, chasses, meurtres, empoissonnements… Bref.
Mais on va alors toucher à ce qui est pour moi les problèmes de ce film. Bon, OK, le film n’est pas un biopic ou un film historique puisque c’est en premiers lieux une adaptation du livre « La reine Margot » d’Alexandre Dumas. Bien que Dumas soit bon dans son domaine, il y a forcément des libertés historiques dans le roman, et donc forcément dans ce film. J’avoue que je ne suis pas assez calé dans ce moment de l’histoire de France pour vous dire ce qui est bien ou pas bien niveau véracité historique.
Pour commencer, je trouve que l’ensemble manque cruellement d’enjeux. Il n’y a aucune tension narrative. Margot, amoureuse d’un jeune huguenot qu’elle a sauvé lors de la nuit de la Saint-Barthélemy, partira-t-elle avec lui ? Henri de Navarre, futur Henri IV sera-t-il assassiné ?
Toutes ses questions, l’histoire y répond donc en théorie ont sait comment les choses vont finir et il est donc important au cours du film de mettre de la tension pour savoir si a un moment donné l’historie aurait pu basculer.
Mais non… rien… Comme souvent pour les films français à vocations historiques, c’est contemplatif à mourir. Bref on se fait chier…
Prenez Les Jardins du Roi de notre regretté Alan Rickman. Madame de Barra n’existe même pas, ces libertés sont plus que prises, mais le film marche avec des personnages profonds, des intrigues et surtout des enjeux ! Merde comment des Anglais peuvent-ils faite de meilleurs films que nous avec notre matière historique ? C’est triste.
Second gros problème pour moi : ce film ne s’adresse qu’à une élite (très) cultivée.
Je le redis, je ne suis pas la fille la plus cultivée en Histoire et j’avoue ne pas tout bien saisir de ce laps historique. Ceci dit, quand durant une grande partie du film, je me demandais, mais qui est un tel que l’on voit plusieurs fois et qui est actif, je ne parle pas du pelos là derrière qui fait jolie, ou celle-là qui c’est, je me suis dit qu’il y avait un vrai problème. Genre, il faut caler que la vielle en noir c’est Catherine de Médicis, genre faut caler que le mec en rouge, c’est le futur Henri III (heureusement que ce personnage a le même costume rouge que dans le film récent la Princesse de Montpensier sinon je n’aurai pas fait le rapprochement).
Peut-être que cela ne gêne pas certains spectateurs, mais dans un film, j’aime que les personnages soient nommés quand ils sont actifs. Des noms !
L’intérêt d’un film « sérieux » sur fond historique, c’est d’avoir un minimum de pédagogie pour que le spectateur, une fois le visionnage effectué, ait un éclaircissement sur le bout d’histoire mis en scène. Bin là, on peut se gratter. Même moi, qui était dans les pages de la Saint-Barthélemy il n’y a pas un mois, je n’ai pas tout capté !
Ça, on le ressent aussi dans d’autres détails. On se doute que ça se passe à Paris et l’on parle de la forteresse du Louvre. Mais quand débute le massacre et que le personnage de Vincent Perez fuit : on est où ? Je pensais qu’il était dans une auberge pourrie, or j’ai plus eu l’impression qu’était dans un bâtiment type hôtel particulier voir même un palais ? D’ailleurs, il arrive bien à un moment dans les appartements de Margot…
Si ce film a été fait pour être beau et bien conçu techniquement, il n’y a pas de soucis. Mais franchement son visionnage n’a ensuite aucun intérêt. Je me suis fait chier et en plus il y a plein de choses que je n’ai pas comprises.
Personnellement, je n’ai pas trouvé d’intérêt pour film bien que ce soir un classique du cinéma français. On est dans le même genre que La Belle et la Bête de Christophe Gans : beau à voir, mais c’est tout ; un scénar naze sans profondeur ni enjeux.
J’ai même pas envie de dire au cinéphile de le voir par principe parce que c’est un classique tant l’élitisme puant de ce film m’énerve.