« Brocéliande ou le génie du lieu » est un essai sous la direction de Philippe Walter.
Présentation :
Pourquoi Brocéliande ? Pourquoi les écrivains médiévaux mentionnent-ils avec une telle insistance cette forêt bien réelle située en Bretagne armoricaine ? Pourquoi Brocéliande et non d’autres forêts tout aussi pittoresques et tout aussi profondes ?
Brocéliande est un véritable sanctuaire mythologique dont on ne se lasse pas d’inventorier les trésors mais c’est aussi une forêt bretonne offerte aux regards de chacun.
Le présent ouvrage fait dialoguer la réalité et l’imaginaire de cette forêt pour percer quelques-uns de ses mystères, hors de toute divagation ésotérique. Il réunit archéologues et géographes, historiens et philologues, spécialistes de mythologie celtique et de littérature médiévale.
Au confluent de ces approches complémentaires surgissent de nouvelles pistes de réflexion. Brocéliande pose de manière exemplaire le problème des rapports qui peuvent s’établir entre un lieu et des textes littéraires, entre un paysage et une mythologie. En quoi un site conditionne-t-il un mythe ? Les légendes d’Yvain, de Viviane et Merlin, ainsi que celle de Ponthus sont-elles nées à Brocéliande ? Comment la réalité géographique, écologique et culturelle de Brocéliande peut-elle s’inscrire dans des récits ? Est-ce le lieu qui invente le mythe ou n’est-ce pas plutôt le mythe qui invente le lieu ? Voilà les questions auxquelles tente de répondre ce livre aux perspectives originales et ouvertes.
Avis :
Un essai très intéressant, mais assez inégal.
Le livre se compose de huit articles répartis en quatre thèmes : archéologie, histoire, mythologie et littérature.
L’idée d’une publication dédiée à un lieu en mélangeant les disciplines d’études est très bonne. Cela permet l’ouverture d’une large gamme de vision d’un même endroit vu et analyser de manière différente. Ce fut une expérience intéressante, surtout par la présence de l’archéologie. En effet, les monuments arthuriens de Brocéliande (hotié de Vivane ou tombeau de Merlin) n’ont rien de « celtiques », mais date du Néolithique (voire de l’âge du Bronze).
Une bonne partie des articles concerne le personnage d’Yvain et la fontaine de Barenton. C’est très intéressant, mais comme j’ai enchainé avec « Canicule. Essai de Mythologie sur Yvain de Chrétien de Troyes », je trouve que les articles font presque office d’introduction ou de complément.
La lecture se fait relativement bien même si je pense que des connaissances au préalable sont nécessaires pour peut-être saisir certains articles. Je dois bien avouer que je n’ai pas pu finir l’article de Bernard Merdrignac (que j’ai eu la chance d’avoir en cours), car il est vraiment trop ardu. Je ne possédais pas le vocabulaire (hagiographique ?) nécessaire pour comprendre complètement le propos. Je crois que c’est l’article le plus dur à lire.
Un livre que j’ai pris plaisir à lire malgré quelques difficultés.