« Peaux de phoque » est un roman de Valentina Veqet.
Synopsis :
Tynesqyn avait élevé Tynenne, sa fille unique, comme un garçon. Quand elle était petite fille, pour ne pas s’ennuyer seule, il l’emmenait ramasser sur la grève ce que la mer avait rejeté. Elle l’accompagnait aussi lorsqu’il allait chercher du bois. Sur le chemin du retour, il portait sa fille fatiguée sur l’épaule avec sa charge. C’était un homme vigoureux et très véloce capable de rattraper à la course les proies qui s’enfuyaient. À l’époque, on chassait encore à la lance. Il se précipitait sur les veaux marins – de petits phoques qui s’étaient hissés sur la banquise -, et il projetait son arme sur eux. Tynesqyn avait appris à sa fille a s’endurcir et, quand son corps fut aguerri il apporta dans le joron’e – la tente intérieure de leur habitation – une pierre d’exercice. L’écrivain tchouktche Veqet est née en 1934 à Uvelen, un village situé sur le détroit de Béring, là où se rencontrent, en face de l’Alaska, l’océan glacial Arctique et le Pacifique. C’est dans ce village de chasseurs et de graveurs sur ivoire de morse qu’elle s’est imprégnée très jeune des mythes, des contes et des légendes de son peuple. Ses propres textes y puisent leur inspiration et mettent en scène les aventures et les guerres de ses ancêtres tchouktches telles que sa mère les lui avaient peintes. Écrit dans une langue sobre, « Peaux de phoque » entremêle à merveille ces histoires pour rendre toute la poésie mais surtout l’âpreté de la vie quotidienne du Grand Nord.
Avis :
Un livre dont je vais avoir du mal à parler.
Ce petit ouvrage a été écrit par une tchouktche, une population minoritaire de Sibérie. L’écriture est particulière et je ne sais pas trop comment le juger. Elle est simple, parfois donne l’impression d’être naïve, mais elle ne l’a pas. Je pense que plus d’un lecteur sera perturbé par ce style d’écriture que je trouve souvent très franc et direct, sans fioriture, sans figure de style alambiquer, etc.
Pour ce qui est de l’histoire, j’ai beaucoup aimé, car on découvre un récit en forme de récit initiatique, mais avec un aspect presque ethnologique. On découvre la vie dure d’une femme, de son mari difforme, et de l’éducation qu’elle donne à ses trois fils.
Cette histoire rappelle vraiment les récits d’apprentissage de jeunes hommes et des prouesses qu’ils accompliront une fois à l’âge adulte alors qu’ils sont moqués de tous, car pauvres : « peaux de phoque ».
J’avoue que je n’en sais pas quoi dire de plus. L’ouvrage est court et je pense que chacun devrait le lire pour se faire un avis. Personnellement, j’ai apprécié cette lecture.