« Comment j’ai découvert le monde » est un roman jeunesse de Lodon Tudev.
Synopsis :
Lodon, garçon nomade des steppes mongoles, découvre le monde, les marmottes, les chevaux.
Il fait beaucoup de bétises….
Complétment : un témoignage de Munkhzul Renchin : traductrice de cet ouvrage, elle habite entre la France et la Mongolie. Elle explique pourquoi elle a choisi ce livre pour les enfants francophones.
Avis :
Un petit livre que j’ai beaucoup aimé !
J’avoue, j’ai pris un certain plaisir à lire cet ouvrage destiné à la jeunesse.
Les petites histoires narrent comment le jeune héros, Lodon, découvre tout un tas de choses – comme la musique, le dessin, la trahison — via de petites histoires drôles et tendres. À travers toutes les aventures de notre héros un peu naïf, mais si attachant, on découvre des facettes de la vie culturelle mongole. Mais comme le livre est destiné à la jeunesse, je suis parfois un peu resté sur ma faim… Que voulez-vous, c’est la facette ethnologue/anthropologue qui parle. Mais cela n’enlève rien à la qualité des petites historiettes.
Récit autobiographique ? Peut-être… ou peut-être pas. Mais à la lecture de chaque histoire, on sent qu’il y a un peu de vécu, beaucoup de passion et une grosse dose de volonté de faire découvrir un monde et une époque.
Si l’adulte que je suis a été (presque) comblé, je me suis posé la question : et pour les enfants ? Après tout, l’ouvrage leur est destiné. Et bien je dirais que c’est vraiment un livre qui pourrait convenir à une tranche d’âge assez large. En effet, les aventures de notre petit héros facétieux peuvent facilement tenir lieu de récit du soir avant d’aller se coucher. Les parents pourront lire les textes aux plus petits tandis que les plus grands, hardis lecteurs ou lectrices liront d’eux-mêmes. En effet, l’écriture est simple – mais pas simpliste – et fluide. Il n’y a pas de difficulté particulière de lecture.
Ce que je trouve aussi très bien dans ce livre, c’est la forme de simplicité que les enfants moghols peuvent avoir : jouer avec des pierres issues des rivières peut les occuper pendant des jours entiers. J’ai beaucoup aimé les petites leçons de vie (sans être moralisatrice).
Bon après, il faut juste espérer que les enfants n’essaient pas de reproduire toutes les bêtises du jeune héros… Sinon, il y a des parents qui vont finir dans le bureau des directeurs (ou directrices) d’écoles héhéhé… Non, ce n’est pas l’enfant facétieuse qui est en moi qui parle.
À la fin de l’ouvrage, on découvre une interview de la traductrice de l’ouvrage. J’avoue que j’ai trouvé cette partie excellente, car on y découvre beaucoup de choses, parfois assez subtile.
Un ouvrage que j’ai vraiment aimé même si parfois j’aurais voulu en savoir plus… Qu’à cela ne tienne, j’ai des bibliothèques à ma disposition pour combler les envies !
***
Une fois n’est pas coutume, j’ai eu la chance de pouvoir poser quelques questions à la traductrice de ce roman jeunesse, Munkzul Renchin.
J’espère que ce petit bonus vous plaira.
XM : Bonjour Munkhzul Renchin. Pouvez-vous rapidement vous présenter ?
M.R : Une Mongole habitant entre la Mongolie et la France et qui a pour objectif de faire découvrir son pays à travers le monde littéraire et les voyages dans la steppe.
XM : Ce livre était-il votre première traduction d’ouvrage littéraire ? Si non, quels autres livres avez-vous traduits ?
M.R : En 2007, j’ai traduit et fait éditer en Mongolie les contes bleus du chat perché de Marcel Aymé. «Comment j’ai découvert le monde» est ma première traduction éditée en France.
XM : Vous en parlez un peu dans le livre, mais pourquoi cet ouvrage de cet auteur en particulier ?
M.R : «Comment j’ai découvert le monde» est un grand classique de la littérature mongole pour la jeunesse, déjà traduit dans d’autres langues telles que le russe, l’anglais, l’espagnol etc… Il était important que les lecteurs francophones découvrent comment les enfants mongols apprennent à vivre dans la steppe tout en suivant leurs cours à l’école.
XM : Quels autres textes aimeriez-vous traduire et faire découvrir en France ? Et en particulier dans les récits pour la jeunesse ?
M.R : J’ai déjà traduit deux livres composes d’une trentaine de nouvelles de vingt auteurs mongols. Cela permettra aux lecteurs francophones de découvrir des grands auteurs mongols, essentiellement du 20eme siècle. J’ai aussi traduit un autre livre de nouvelles d’un auteur contemporain. Pendant soixante dix ans, le monde occidental ne nous connaissait pas, mais nos auteurs continuaient à écrire. Il y a tellement d’œuvres à traduire et faire connaitre.
XM : Quels sont, selon vous, les auteurs (et livres) à absolument découvrir sur la Mongolie ?
M.R : Il y a tout à découvrir, vu que la littérature mongole est quasiment inconnue.
XM : Certains auteurs francophones (je pense à Ian Manook que j’ai découvert récemment) écrivent sur la Mongolie et mettent en scène des personnages locaux. Qu’en pensez-vous ? Est-ce une bonne chose ?
M.R : Les deux tomes d’Ian Manook sont sur l’étagère de la maison depuis quelques mois. J’ai été très prise par la traduction de mon dernier livre et je ne les ai pas encore lus.
XM : Un petit mot de la fin ?
M.R : Depuis notre enfance nous apprenons la vie à travers les contes et les histoires. La littérature est pour moi un moyen efficace pour découvrir une civilisation. J’invite les gens curieux de notre civilisation nomade à voyager dans son monde littéraire.
Un grand merci à Munzkhul Renchin d’avoir répondu à mes quelques questions.