« La route de la conquête » est un recueil de nouvelles de Lionel Davoust.
Synopsis :
En son cœur, en son âme, l’espèce humaine est déséquilibrée. Nous apportons l’équilibre, la durée, la stabilité. C’est juste, et indispensable. C’est notre mission. Mais… que se passe-t-il quand on rencontre un peuple déjà équilibré?
On la surnomme la Faucheuse. Débarquée trente ans plus tôt dans le sud, la généralissime Stannir Korvosa assimile méthodiquement nations et tribus au sein de l’Empire d’Asreth, par la force si nécessaire. Rien ne semble résister à l’avancée de cette stratège froide et détachée, épaulée par des machines de guerre magiques.
Parvenue à l’ultime étape de sa route, elle est confrontée à un nouveau continent – un océan de verdure où vivent des nomades qui ne comprennent pas les notions de frontières ou de souveraineté. Elle doit pourtant affirmer l’autorité impériale car, dans le sous-sol de la steppe, se trouvent des ressources indispensables pour Asreth. Mais après une vie de conquête, Korvosa pourrait bien rencontrer la plus grande magie qui soit… et affronter un adversaire inédit : le pacifisme.
Avis :
Un livre que j’ai apprécié, mais…
Houla, jamais facile de parler d’un livre d’une personne qu’on connait. Lionel, si tu passes par là, j’espère que tu ne m’en voudras pas (et ce message fait peur sérieux) !
Vraiment, je crois que je parle rarement du style d’écriture des auteurs. Mais là, je dois bien avouer que je ne pouvais pas passer à côté tant j’ai été scotché. L’auteur parvient à narrer une histoire de manière dynamique tout en y mettant des pensées profondes et philosophiques à presque toutes les lignes. C’est juste impressionnant !
On sent qu’il y a eu beaucoup de réflexion et de travail pour parvenir à ce résultat qui est assez déconcertant (moi aussi je veux écrire comme ça !!! ouinnnn). Bref, j’ai vraiment adoré !
Toutes les histoires de ce recueil se passent dans le même univers à des moments différents de son histoire. Certains m’ont plus plu que d’autres.
Je crois que mon coup de cœur va pour « Bataille pour un souvenir ». J’ai adoré le concept de ces guerriers qui sacrifient leur mémoire pour avoir plus de force au combat. De plus, sa position dans le livre a bien été réfléchie. Et cela lui donne encore plus de force, surtout après la lecture d’« Au-delà des murs » ! On ne peut que se féliciter des choix et placement des nouvelles dans le livre.
Même si des nouvelles comme « La route de la conquête » ou « Le guerrier au bord de la glace » m’ont moins emballée pour ce qui est des histoires, je dois bien avouer que les idées développées par l’auteur sont toujours très intéressantes. Le prisme de la guerre est utilisé avec une grande intelligence : on ne tombe pas dans le militarisme primaire ; l’auteur apporte toute une réflexion sur ce qu’est la guerre, ses finalités, son moyen et méthodes, ses relations aux autres (populations, individus)… Mais pas que.
J’aime les éléments ethnologiques des nouvelles de ce recueil. On sent que l’auteur maitrise la création de monde et de société, avec qualités et défauts, philosophie et conception du monde. J’avoue que sur cet aspect, c’est « La fin de l’Histoire » qui m’a le plus transporté. Surtout que la forêt vierge impénétrable, je connais bien et que j’ai pu y reconnaitre les problèmes.
Si j’ai adoré les idées, les peuples et leurs modes de vie, j’avoue que j’ai eu un peu de mal à entrer dans l’univers. J’ai du mal à accrocher avec les méca et leurs fonctionnements. Mais c’est plus une question de gout et de sensibilité qu’autre chose.
Même si l’auteur use de cela avec une grande intelligence, j’avoue que la guerre n’est pas un sujet qui me plait particulièrement. Du coup, ce n’était pas toujours facile d’être dedans.
Et un petit mot sur la couverture qui est quand même vachement classe !
Quoi qu’il en soit, c’est un recueil de nouvelles que j’ai beaucoup apprécié.
J’espère que j’aurai le plaisir de lire d’autres ouvrages de cet auteur (louche sur Port d’Âme dans sa bibliothèque).