« Dans les veines » est un roman de Morgane Caussarieu.
Synopsis :
La canicule enflamme les nuits bordelaises. Une bande de camés dévaste un supermarché. Et tandis que l’on repêche des cadavres exsangues dans la Garonne, des filles perdues poussent leur dernier soupir sur le son du Bathory, nouveau repaire de la faune nocturne. Chargé d’enquêter sur ces événements, le lieutenant Baron suit la trace de tueurs dégénérés avides de sexe, de drogue et de rock’n’roll, bien décidés à saigner la cité girondine.
Vampires… Le mot, absurde, échauffe les esprits, sans que personne n’ose encore le prononcer.
Et alors que l’investigation piétine, Lily, la propre fille de Baron, s’entiche de l’inquiétant Damian, pensant trouver dans cette passion toxique un remède à son mal-être.
Si Dans les veines ne s’interdit rien, c’est pour mieux revenir à l’essence première du vampire : un être amoral, violent, à l’érotisme déviant. Le récit emprunte au cinéma gore son esthétique de la démesure, et se nourrit de la culture underground.
Il redonne ainsi au mythe son sombre éclat et sa sulfureuse réputation, plus proche des univers de Poppy Z. Brite et d’Anne Rice que des romans de Stephenie Meyer…
Avis :
Un roman que j’ai adoré !
Mais avant toute chose, je tiens à dire que ce livre n’est pas pour tous les publics. Il s’adresse plus à un public d’adulte et qui a le cœur bien accroché.
En effet, l’auteure nous propose ici un roman très sombre, très gore, très glauque et parfois violent dans le monde underground où, il est vrai, qu’il n’y a pas de gentils vampires.
Pourtant, l’auteure possède une plume très poétique et elle parvient à mettre en avant la misère sociale, intellectuelle et souvent psychologique.
J’avoue qu’en débutant ce livre, bien qu’étant ravie de cet univers plus que sombre, j’ai vite eu quelques appréhensions : est-ce que la violence et le glauque allaient devenir lourd au point d’en devenir chiant voir même risible ? Heureusement non.
Les personnages de ce livre sont tous très complexes et travaillés avec soin. Les pires monstres ne sont pas toujours ceux qu’on croit. D’ailleurs, l’auteure ne tombe jamais dans un manichéisme à deux balles. Bien au contraire, certaines de ses montres deviennent presque attachantes, je pense particulièrement à Gabriel. Perdu entre l’enfance et l’âge adulte (les siècles faisant), ce vampire vit dans un monde d’égoïsme et ne supporte pas de voir « sa famille » s’éloigner. Mais cet égo cache aussi un être en souffrance. Et beaucoup de personnages sont un peu du même acabit.
Pour ce qui est dans l’histoire, je pense qu’il y a une volonté mesquine de présenter une sorte de contre Twilight : un beau gosse vampire cruel et paumé qui n’a rien d’un gentil vampire ainsi qu’une vraie ado paumé aspirant à une vie meilleure, car la sienne n’a rien d’idyllique. L’auteure nous offre donc ici une « romance » crédible entre ces deux êtres.
Mais heureusement, l’ensemble du roman ne tient pas qu’à ça puisque le reste du livre narre l’enquête policière pour retrouver un ou des tueurs qui tuent et mutilent dans tout Bordeaux.
Les deux intrigues s’harmonisent assez bien et l’ensemble est bien rythmé. On ne s’ennuie pas une seule seconde.
Bref, c’est un roman que j’ai vraiment adoré pour son univers et par la plume de l’auteure qui nous met en scène un monde terrible où la monstruosité n’est pas toujours celle que l’on croit.
C’est un livre à découvrir, mais, encore une fois, à réserver pour un public plutôt adulte qui a le cœur bien accroché.