« Les nefs de Pangée » est un roman de Christian Chavassieux.
Synopsis :
Pangée, terre immense au milieu de l’océan unique, continent de terre sèche et d’embruns où vit le peuple de Ghiom, dont l’histoire, en ce jour de la dixième chasse à l’Odalim, bascule.
Les Grands de Pangée ont parlé : le monstre marin doit mourir. Pour la paix. Pour l’ordre. Pour la promesse d’une nouvelle ère faste à venir, dans ce monde rongé par les mésalliances et les guerres fratricides.
Pourtant, quand les Nefs s’engagent sur l’Océan, une seule question demeure : si la traque échoue, si l’Odalim survit, si l’union faillit, les enfants de Pangée se dévoreront-ils ? Cette dixième chasse ne serait-elle alors qu’un chant du cygne ?
Avis :
Pour commencer, merci à Babelio et à Mnémos pour ce SP.
Hélas, je n’ai absolument pas accroché à ce livre.
Et quand je dis que je n’ai pas accroché, c’est que je ne suis pas allée jusqu’au bout, ce qui n’est pas dans mes habitudes. En effet, j’essaie toujours de terminer un livre quand je l’ai en SP. Mais là, je m’ennuie trop (pour rester polie) pour faire cet effort.
Je ne suis jamais vraiment parvenu à entrer dans l’ouvrage et arriver à la moitié, j’ai abandonné. J’ai bien trop de choses à lire pour m’attarder sur un ouvrage comme ça.
Mais outre que je suis toujours resté très extérieur, je crois que ce qui a été le plus pénible dans cette lecture, c’est la froideur de l’ensemble. Je ne sais pas si c’est le récit en lui-même ou le style de l’auteur, mais à aucun moment je n’ai ressenti d’émotions. C’est froid… je ne sais pas comment le décrire autrement.
L’univers que présente ce livre est riche et aurait pu être plus sympathique si j’y avais accroché. On sent que l’auteur a travaillé son monde.
Mais hélas, le manque d’élément « de comparaison », de chose à quoi se rattacher, ne donne aucune saveur. L’ensemble est en plus souvent alourdi par des superlatifs et je parlerai presque de folies des grandeurs. Bon, OK, Basal, c’est gigantesque, son arsenal et ses portes sont monumentaux… mais c’est tellement grand qu’il y a un moment où l’on y croit plus.
Les personnages aussi sont froids. Hormis peut-être l’oracle Yma, avec son parler très reconnaissable, tous les protagonistes – et même les autres – n’ont pas de personnalités propres. Ils sont presque tous interchangeables. Impossible de s’attacher outre mesure à eux.
Tout parait simple dans le livre. On parle de voyages longs et compliqués, mais on n’a jamais vraiment l’impression que c’est su pénible que ça. J’avais plus l’impression de longues randonnées…
La grosse déception vient aussi que la quatrième de couverture nous promet de l’épique : j’avoue qu’arriver à la moitié de l’ouvrage, l’épique, je l’attends encore. La chasse à l’Odalim, que j’imaginais grandiose – surtout vu le nombre de nefs en marche – est un pétard mouillé… merde, il est où mon combat ? Elle est où la déferlante de puissance ? Moi qui voyais déjà « Achab » et « Moby Dick » se livrer un duel à mort dans des conditions dantesques… bien rien… Quelques malheureuses « altercations » puis… la bête est morte… Bref, froid, plat et sans aucune envolée fantastique…
L’un des thèmes de l’ouvrage est le changement de « société », de civilisation. Un sujet que j’aime beaucoup. Hélas, je trouve que la chose bien étrange ici… si l’auteur, très rapidement, fait sentir que certaines personnes ne sont pas aussi enthousiasme ou aussi « croyantes » sur les tenants et les aboutissants de la chasse à l’Odalim, je trouve que le changement qui s’opère est trop important, trop différent, pour être crédible.
On voit presque apparaitre au jour au lendemain des « hordes » d’adorateurs de Remet. Mais ils sortent d’où ? Certes, j’ai bien compris que le Prophète prépare son coup depuis un moment, cependant ces adorateurs tombent un peu comme un cheveu sur la soupe (probablement dû aux soucis de l’écoulement du temps dans ce livre, j’en parle plus bas).
De plus, les changements sont brutaux et immédiats. La monnaie est adoptée de manière presque spontanée bien qu’inconnue jusqu’alors et bien que cela semble emmerder les commençants…
Il aurait peut-être fallu que j’en lise plus pour saisir de possible subtilité, mais mon côté archéologue a du mal avec ce changement très (trop) brutal…
L’ouvrage se passe sur une très longue période, mais j’avoue qu’on passe souvent à côté de cet aspect. D’un chapitre à l’autre, il peut y avoir des mois, des années qui se sont écoulées sans que l’on le ressente vraiment, surtout chez les personnages. Par exemple, Logal prend plus de 20 ans dans le récit, mais on n’a pas l’impression que c’est juste « une année » alors quand l’Univers laisse entendre que c’est long…
J’essaie toujours de trouver de bonnes choses dans les ouvrages que je lis, mais là j’ai beaucoup de mal tant je suis restée externe. Comme vaguement dit, on sent que l’auteur a bossé son univers, mais comme je n’ai pas particulièrement accroché.
Ha si, la couverture est magnifique.
Un ouvrage bien décevant surtout que j’en avais entendu grand bien par nombres de mes camarades blogueurs (camarades biens plus doués que moi dans le domaine) et que la quatrième de couverture me laissait entrevoir un grand récit mythologique avec un souffle épique…