« Le dialogue des deux sages » est un livre de Christian-Joseph Guyonvarc’h.
Présentation :
On a tant rêvé à propos des druides qu’on ose à peine y croire. Voici que brusquement un bref texte d’une vingtaine de pages, en apparence obscur, terne, incohérent, sort de l’ombre où il se cachait depuis le Moyen Age et nous livre, dans toute sa simplicité apparente et sa complexité profonde, une précieuse parcelle d’enseignement druidique.
Le Dialogue des deux sages était connu depuis longtemps de tous les celtisants mais personne n’avait encore pensé à en étudier à la fois la langue, le contenu et la structure.
Nous savons désormais, grâce à la présente traduction, à l’introduction et aux notes qui l’accompagnent, comment un candidat au grade de docteur » et son examinateur se comportaient, et de quoi était fait l’immense savoir oral qu’ils mettaient parfois quinze ou vingt ans à acquérir : innombrables métaphores ou allusions à peine voilées à un corpus de connaissances qui remonte au plus lointain passé celtique et ne trahit jamais la tradition primordiale.
Le christianisme celtique lui-même n’a pas altéré la substance du texte, se contentant de la voiler parfois du très mince vernis de formalisme auquel nous a habitués le catholicisme irlandais au contact de l’«histoire» mythique. »
Avis :
Je me suis attaquée à plus fort que moi.
Ce texte, traduit ici par Christian-Joseph Guyonvarc’h, est rarissime. Il rapporte un échange assez inintelligible entre deux druides ou plutôt Filid (File au singulier). En effet, ces poètes « magiciens » pratiquaient parfois des joutes verbales avec plusieurs niveaux de compréhension. Mais encore faut-il pouvoir comprendre ces différents niveaux.
Le livre commence par une introduction essentielle pour comprendre (ou du moins essayer) ce que nous allons lire par la suite. Hélas, cette présentation de l’auteur est parfois assez ardue à lire. Les nombreuses explications sur les traductions antérieures ou les choix de traductions sont parfois très dures à comprendre pour quelqu’un qui n’a aucune connaissance dans le domaine de linguistique et dans les langues celtiques.
Là était la première difficulté de ce livre.
Ensuite, on passe un autre problème. Les manuscrits qui ont transmis cette joute ont été de très nombreuses fois glosés (note de bas de page si l’on peut dire). Ces gloses ont été traduites pour éclairer le lecteur. Le souci, c’est que les « vers » glosés sont très très très nombreux et qu’il faut, à chaque fois, se rendre à la fin de l’ouvrage pour les lire ; ce qui est parfois très pénible quand tous les vers de la page sont annotés ! Et cela, ça rend souvent la lecture très pénible !
Mais la plus grande difficulté du texte, c’est ça compréhension. Malgré l’introduction et les gloses, on saisit souvent très mal ce que les deux filid veulent dire. Peut-être que quelqu’un qui possède de très grosses connaissances y verra un peu plus clair (bien que les spécialistes restent eux aussi parfois « évasifs »).
La première partie du texte (si l’on peut dire) explique les raisons de la joute entre les deux filid (une histoire d’héritage à une place importante auprès d’un souverain). La seconde partie est la joute elle-même. Les filid se mesurent l’un à l’autre pour savoir qui des deux possèdent le meilleur savoir et donc le plus digne de prendre le siège convoité.
Si le déroulement de l’ensemble du texte est compréhensible, ce sont les paroles des filid qui le sont moins, même avec les gloses et les explications.
Cet ouvrage critique a été très compliqué à suivre. Je l’ai lu deux fois. Un premier coup avec les gloses (donc saut vers la fin toutes les lignes) pour essayer de cerner le propos. À la seconde lecture, je me suis contentée du texte. Mais hélas, même comme cela, je suis restée un peu perdue dans ma lecture.
Un livre que je ne peux pas recommander à tout le monde. Comme vous l’aurez compris, il est difficile d’accès. Si jamais l’envie vous en prend, pensez à vous assurer de solide base en culture celte.