« Les Trois Mousquetaires : Milady » est le second opus de la duologie (trilogie ?) de Martin Bourboulon.
Présentation :
Constance Bonacieux est enlevée sous les yeux de D’Artagnan. Dans une quête effrénée pour la sauver, le jeune mousquetaire est contraint de s’allier à la mystérieuse Milady de Winter. Alors que la guerre est déclarée, Athos, Porthos et Aramis ont déjà rejoint le front. Par ailleurs, un terrible secret du passé va briser toutes les anciennes alliances.
Bande Annonce :
Avis :
75 millions d’euros pour ça.
Bon, commençons par le commencement et les quelques petites choses qui sont bien dans le film.
Déjà, comme pour le premier opus, c’est toujours chouette de savoir que ça a été tourné en France et en extérieur, même s’il faut avouer que faire accepter au cerveau que Saint-Malo, c’est La Rochelle. Idem pour la cour du château de Saint-Germain-en-Laye qui devient un lieu de résidence de Buckingham.
Autre très bon point, le personnage de Hannibal ! Je pensais que le personnage allait être dans le fond pour faire joli du genre « et regardez, on a mis un noir parce que c’est bien pour la diversité », mais au final, il a son petit rôle et je l’ai trouvé très bien ! Et là on retombe un peu dans les travers du 1er film (entre autres), les bonnes choses ne sont pas bien exploitées. Le personnage d’Hannibal, du fait de son statut particulier, aurait pu tenir un rôle beaucoup plus intéressant ! Dommage.
Louis Garrel est toujours bien en Louis XIII, même si l’instant papouille sur l’épaule d’Anne d’Autriche est pas trop le genre de la maison. Mais bon, vu ce qu’ils ont fait des niveaux historiques pour le reste, on ne va pas trop chipoter non plus.
À noter qu’il y a de très, mais vraiment très beaux plans ! Celui sur les colonnes de soldats qui partent pour La Rochelle est superbe !
Copier Monsieur de Tréville sur la version de la BBC permet au point d’avoir un bon personnage de Monsieur de Tréville !
Le début commençait bien en fait. Un résumé, peut-être un peu long il est vrai, du film précédent, permet de nous remettre dans le bain si on a pas vu le premier opus récemment.
Et puis cette première séquence — bien qu’elle ait ses défauts — qui n’en demeure pas moins sympa. Les alliances « méchant gentil », moi j’aime beaucoup.
Et puis ça dérape.
Je crois que je pourrais en parler pendant des heures et des heures. Mais je crois que je vais aller à l’essentiel, car sinon, je vais encore pleurer en repensant à ce scénario pauvre, mal fichu et surtout sans aucune ambition compte tenu du matériel littéraire et historique qu’ils avaient dans les mains.
Bref, le scénario part dans tous les sens. C’est pénible, car il y avait vraiment un truc à « trois camps » à jouer, mais qui ne l’a pas du tout été. L’ensemble manque d’enjeux, cruellement ! Il faut dire que des personnages comme Richelieu ont totalement été vidés de toutes substances, donc au final, ça ne marche toujours pas.
Le complot de Chalais avait déjà été totalement épuré dans le premier film, là on comprend plus pourquoi çà sert à quelque chose.
Et puis certains passages… Mon Dieu qu’on voit tout arriver gros comme une maison !
Ce plan spécial dédicace, en GROS GRAS, pour le cri de Wilhem ! MAIS PITIÉ NON !
Puis la fin. Bâclée. Non, mais il y a des arcs ont ne connaît pas la fin. Il meurt ou pas le Buckingham ? Le siège de La Rochelle est fini ou pas ? Sérieux ! Est-ce parce que le trois va arriver juste après et conclure ? Je rappelle qu’on devait avoir affaire à une duologie. Du coup, faut le prendre comment ?
Je ne vais pas m’étendre sur les personnages féminins. Ce n’était pas fifou dans le premier, dans ce second c’est pire. Anne d’Autriche ne sert vraiment à rien. Constance est une cruche bonasse (attention, être gentille et bonne est une chose, être cruche en est une autre). Milady est résumé en une femme fatale en plein « rape and revenge », le tout bien fait pour qu’on puisse prendre Athos en pitié ! Hein, le pathos de l’homme féminicide, c’est important !
Ah attention ! Un personnage féminin a été ajouté ! La sœur d’Aramis ! Merveilleux ! Hormis offrir un love interest à Porthos et permettre à Aramis d’être un bon gros miso sexiste de merde ! Mon cœur était joie (non).
D’ailleurs, parlons-en d’Athos. Bon, ok, j’aime pas Vincent Cassel donc ça n’aide pas. Déjà le pathos comme dit ci-dessus, c’est juste pas possible. Ensuite, je pense que comme l’a dit l’acteur en interview, il va y avoir (ou pas) un trois et ce trois je pense qu’il va tourner autour de ce personnage. Parce qu’il y a clairement eu des ajouts pour construire une potentielle suite. Suite que les réalisateurs et scénaristes ne connaissent pas (je parle de 20 ans après et du Vicomte de Brag), sinon on aurait eu droit à, au choix, un petit Raoul ou un petit Mordaunt.
Aramis ne sert à rien (hormis son arc sexiste dit plus haut). Porthos ne sert à rien, et il ne se prend même pas une balle dans le cul, mais dans la cuisse…
D’Artagnan… rien à dire.
Vraiment, je n’attendais pas grand-chose du film. Je ne pensais pas passer un bon moment non plus. Et pourtant, j’ai pris ce film comme une baffe. 75 millions pour ça. Quelle tristesse !
On peut bien critiquer comme on veut la version de Anderson (2011 – la version steampunk), mais l’ensemble offrait quand même du fun et une vision encore jamais vus. Et bien sûr il ne cherchait pas à faire dans l’historique.
La duologie de Bourboulon est un étrange bloubiboulga. Ni film de cape et d’épée, ni film d’aventure, ni films historiques.
Un coup bien manqué.
Rendez-vous dans dix ans pour la prochaine adaptation. En espérant qu’elle soit meilleure.