« Thomas le Rimeur » est un livre d’Ellen Kushner.
Synopsis :
Grand vivant s’il en fut, et joyeux compagnon, Thomas vécut près d’elle sept années, dans les voluptueux plaisirs du royaume de Faërie, avant de retourner dans son monde premier, celui du labeur, de la peine, et de la fuite du temps.
Hanté, tourmenté par les souvenirs des splendeurs perdues, il lui fallut, malgré tout, retrouver la femme qu’il aimait, reconstruire sa harpe. Et vivre avec les cadeaux ambigus de la Reine des Elfes, le don de prophétie et la malédiction de la parole vraie.
Un roman qui ne m’a pas emballé.
J’en avais entendu dire beaucoup de bien et donc j’étais curieuse. Autant dire que j’ai été un peu déception même si l’ouvrage possède certaines qualités.
Le livre se découpe en quatre parties. Si on exclut la partie où le narrateur est Thomas, c’est le style, parfois très oral, qui m’a plus. Surtout pour la première avec Gavin où l’on retrouve bien un oral campagnard un peu bourru. On sent que l’auteur maitrise les différentes manières de faire parler ses personnages et la différence entre les quatre narrateurs est assez impressionnante.
Le monde féérique et son appréhension par les Humains sont aussi très intéressants, car on sent parfaitement le passage d’un monde à l’autre. De plus, je pense que l’autrice a d’excellentes connaissances dans l’Autre-Monde.
Mais j’ai envie de dire que les bonnes choses s’arrêtent là.
Peut-être un peu exagéré. L’histoire en elle-même n’est pas inintéressante, mais j’avoue que j’ai eu du mal à accrocher, surtout la partie avec Thomas (j’y reviendrais). En effet, je trouve que cette partie gâche un peu le récit. Outre qu’elle est chiante, elle fait voler en éclat l’aspect fantastique qui aurait eu beaucoup plus de force. Cette partie narrative de Thomas n’est pas dégueulasse en soi, si on aime le « dégueulage » de bon sentiment d’un personnage amoureux, mais elle aurait mérité d’être traitée à part, peut-être comme une nouvelle indépendante, où même présenter à la fin du récit !
Pour le reste de l’intrigue. La première partie est un peu pénible sur certains aspects, mais elle permet de poser les personnages et l’univers. C’est vraiment le style qui rend agréable l’ensemble. La seconde est chiatisime avec sa gerbe de bon sentiment malgré quelques éléments sympas. En effet, comme nous sommes dans l’Autre-Monde, il s’y passe des choses intéressante, mais rendue pénibles par les vomissures de cœur de Thomas. La troisième, le retour au monde réel, est aussi intéressante même si elle n’est pas aussi « dépressive » qu’annoncée. Je voyais déjà Thomas dépérir de tristesse ce qui n’est pas trop le cas. Par ailleurs, j’ai trouvé que ce « retour » est un peu fade dans le sens où je trouve le retour à la réalité manque de sentiment – peu importe les personnages, bien qu’Elspeth soit un peu aigri. Enfin, la quatrième avec Elspeth n’est pas mauvaise, mais je trouve que la petite fille campagnarde au caractère bien trempé (même si elle est pénible par moment dans la première partie) se transforme en espèce de femme aimante au petit soin avec Thomas qui ne le mérite pas franchement. Une petite déception sur ce personnage qui malgré son fort caractère reste dans un carcan de femme amoureuse et dévouée.
L’ensemble est assez lent et manque de rythme.
Malgré certaines qualités, vous l’aurez compris, ce livre ne m’a pas emballé. Car s’il a une belle forme avec une écriture intéressante, j’ai trouvé l’histoire assez fade et plate malgré des idées intéressantes. La construction narrative enlève en fait toute la subtilité du récit.