« Les sentiers des astres, T.01 : Manesh » est un roman de Stefan Platteau.
Synopsis :
Quelque part dans la nordique forêt du Vyanthryr, les gabarres du capitaine Rana remontent le fleuve vers les sources sacrées où réside le Roi-diseur, l’oracle dont le savoir pourrait inverser le cours de la guerre civile. À bord, une poignée de guerriers prêts à tout pour sauver leur patrie. Mais qui, parmi eux, connaît vraiment le dessein du capitaine ? Même le Barde, son homme de confiance, n’a pas exploré tous les replis de son âme. Et lorsque les bateliers recueillent un moribond qui dérive au fil de l’eau, à des milles et des milles de toute civilisation, de nouvelles questions surgissent. Qui est Le Bâtard ? Que faisait-il dans la forêt ? Est-il un danger potentiel, ou au contraire le formidable allié qui pourrait sauver l’expédition de l’anéantissement pur et simple ?
Avis :
J’ai vaincu Manesh !!
J’étais très curieuse de découvrir le premier tome de cette série. Et je n’ai pas été déçu.
Mais commençons par ce qui est pour moi le point noir de ce livre : il est trop long. Trop long, certes, mais je pense qu’il aurait été très difficile de le rétrécir vraiment. Peut-être quelques descriptions abrégées par-ci par-là. Cela aurait fait sauter qu’une vingtaine de pages max… et sur les 700 de la version poche, autant dire rien.
Le livre est trop long (plusieurs mois pour l’achever !) parce que le style est très travaillé. Mais je pense que c’est aussi l’une des grandes forces de ce premier tome. Parce que l’écriture ne se contente pas de décrire ce qui se passe, elle permet vraiment de passer « dans le monde » de Manesh. L’auteur parvient à retranscrire avec brio l’univers mental des personnages, avec leurs croyances, leurs rites et leurs appréhensions – qui sont parfois très éloignés de notre univers mental de lecteur. Et réussir à faire ça, c’est génial !
Et quel univers ! Vingt dieux ! Un vrai plaisir. Le mélange des cultures – nordique et indienne – est juste superbe. L’auteur a une très grande connaissance des mythes et des croyances, ainsi que de tous les petits éléments (environnement, geste…) qui ponctuent les récits légendaires.
Et rien que pour cet aspect mythologico-légendaire, « Manesh » vaut le coup d’être lu. Perso, même si je sais que j’ai dû louper plein de références, j’ai pris mon pied.
L’histoire se compose de deux parties. Celle de Manesh, rescapé recueilli par une expédition d’hommes en direction du Nord (pour des raisons mystérieuses) se compose du récit de sa vie qu’il fait au barde de la barge – soit le Passé. Et le second récit est celui de ce barde, Fintan, qui narre le déroulement de l’expédition mystérieuse – soit le Présent.
Et durant tout le livre, on se demande comment Passé et Présent vont se rejoindre. Ces deux aspects de l’histoire se mêlent merveilleusement bien. Il y a un jeu d’échange entre les parties que j’ai trouvé très incessantes : cela donne de la dynamique au récit.
Et puis fin de merde ! Je déteste les auteurs qui nous laissent sur notre faim comme ça ! Heureusement, le tome 2 en poche arrive bientôt (ou est déjà arrivé…).
Les personnages sont très travaillés. Même ceux qui sont peu développés ont assez de force pour qu’on les identifie. L’auteur nous offre une belle palette de protagonistes.
Cependant, petit reproche, il y a un manque certain de personnages féminins. Certes la Courtisane et sa fille sont intrigantes (et on demande à en savoir plus), mais elles font un peu schtroumpfettes dans l’histoire.
J’espère qu’on trouvera plus de femmes dans les tomes à venir.
Avec cette chronique, j’ai l’impression de passer sous silence les trop nombreuses qualités de cet ouvrage. Stefan Platteau nous offre ici un premier tome incroyable dont j’espère que la suite sera tout aussi incroyable !
A découvrir en urgence ! Mais attention, ce n’est peut-être pas pour tous les publics.
Tracasses-toi pas ! Shakti est loin de rester une schtroumpfette dans le tome 2 qui lui est largement consacré 😉