« La malédiction du chamane » est un récit initiatique Inuit par Michael Kusugak.
Synopsis :
Deux bébés promis en mariage l’un à l’autre,
Une chouette des neiges et un siksik maléfique,
La vieille femme sous les mers…
et un chamane en colère.
Avis :
Un récit jeunesse sympathique.
Je tiens à remercier les éditions Borealia pour ce SP.
Nous suivons les premières années – jusqu’à l’âge d’homme – de Qavvik, un jeune garçon maudit par un chamane – alors mal luné. En effet, il est intéressant de découvrir l’importance de la parole et ses conséquences en lien avec le monde des esprits. Et les Esprits n’en font qu’à leur tête, c’est bien connu. J’ai trouvé original de voir les auxilliaires chamaniques n’en faire qu’à leur tête. C’était peut-être quelque de « commun » dans les populations qui vivent avec le chamanisme, mais dans les récits de fantasy – que je lis beaucoup – c’est rare. Bon, il faut aussi dire qu’entre le chamanisme vécut par ces populations et le chamanisme fantasmé par des auteurs, il y a probablement un monde.
L’histoire en elle-même reste classique, si ce n’est que la malédiction est plus liée un coup de sang plus qu’une vraie envie de nuire. Mais le récit fonctionne, car c’est le récit initiatique par exellence avec ses épreuves, ses obstacles et ses récomprenses avec le passage à l’âge adulte.
On se laisse prendre par les personnages et leurs soucis – plus ou moins lointains.
Je pense cependant qu’un adulte y trouvera moins son compte qu’un jeune lecteur. Personnellement, j’aurai aimé que les choses aillent plus loin (mais ça, c’est mon côté archéo-ethno fan de mythologie).
À la limite du récit ethnographique, le texte nous propose de découvrir ce peuple avec son mode de vie, ses contes et ses légendes. Plus qu’une simple histoire initiatique du héros, c’est nous, lecteur, qui sommes initiés à cette population. D’ailleurs, on ne peut que saluer l’auteur qui utilise beaucoup de mots de vocabulaire inuit pour désigner des objets ou des noms.
Un petit moment de lecture sympathique.