« Hiver indien » est un roman jeunesse de Michel Noël.
Synopsis :
Nipishish est un jeune Métis vivant dans une réserve indienne, au début des années 1960. Il passe l’hiver sur une ligne de trappe, avec Pinamen. C’est là qu’il apprendra des choses bouleversantes entourant le décès de son père. Il tentera de faire la lumière sur cette mort qu’il juge suspecte.
Avis :
Un livre jeunesse qui m’a beaucoup plu.
Avant tout, je tiens à remercier les éditions Borealia pour ce SP.
J’ai pris beaucoup de plaisir à suivre la vie rude de Nipi, un jeune amérindien métis. En effet, l’auteur réussit le coup de force de nous faire découvrir le mode de vie « traditionnel » d’une des populations amérindiennes canadiennes, mais aussi les difficultés qu’ils rencontrent dans les années 60 (temps du récit), mais aussi les débuts des luttes des diverses populations amérindiennes américaines.
En effet, le jeune héros découvre au fur et mesure du récit le passé de son père, l’un des chefs de file de ces mouvements. À travers ces découvertes, il constate aussi que la disparition tragique de ce dernier n’est peut-être pas un simple « accident ».
C’est un récit vraiment très bien construit. En effet, le jeune lecteur n’aura aucun mal à saisir les injustices et les drames qui touchent ses populations tout en découvrant leur mode de vie. En effet, l’auteur n’hésite pas à utiliser des mots en langue amérindienne pour désigner certains objets
De plus, même si ça reste assez basic (surtout pour le public adulte), le récit policier nous entraine dans la recherche d’indice pour réparer une injustice.
Récit engagé, récit historique, récit policier, mais aussi récit d’aventure. En effet, la vie en forêt à trapper ou bien les courses poursuites tragiques en motoneige offrent aux lectorats des moments intenses.
Ceci dit, j’avoue que la fin m’a un peu attristée : elle appelle à une suite. En effet, Nipi va prendre le relais de son père et va porter sur ses épaules les revendications de son peuple pour une meilleure vie. J’avoue que la suite de ses aventures m’aurait beaucoup plu.
Mais la fin nous laisse aussi percevoir l’espoir de ces populations pour la lutte de leur droit.
Les personnages sont très bien campés. Les motivations et leurs ambitions, mais aussi leurs souffrances, les rendent très attachants. Les antagonistes sont peut-être plus « caricaturaux ». Cependant, ces derniers incarnent les sommes du mépris et raciste, aussi bien personnel que d’État, pour les populations autochtones. Donc on pardonnera cette « simplicité ». De plus, je pense que pour le jeune public, il est plus simple de tout concentrer dans un personnage que dans plusieurs.
En tant qu’adulte, j’avoue que j’aspirais à en savoir plus sur les luttes et l’histoire des luttes de ces populations. Mais je ne suis pas le public visé.
Ce livre m’a vraiment plu, car engagé. Et je pense que pour sensibiliser le jeune public aux problèmes et luttes des populations autochtones rien ne vaut un ouvrage de ce type.
Je ne peux que vivement recommander cet ouvrage !