« Paterson » est un film de Jim Jarmusch avec Adam Driver, Golshifteh Farahani.
Synopsis :
Paterson vit à Paterson, New Jersey, cette ville des poètes, de William Carlos Williams à Allen Ginsberg, aujourd’hui en décrépitude. Chauffeur de bus d’une trentaine d’années, il mène une vie réglée aux côtés de Laura, qui multiplie projets et expériences avec enthousiasme et de Marvin, bouledogue anglais. Chaque jour, Paterson écrit des poèmes sur un carnet secret qui ne le quitte pas…
Avis :
Un film poétique sur les petites choses de la vie.
Jim Jarmusch livre ici un très beau film. Cependant, n’étant pas très réceptive à la poésie et la réalisation touchant à la culture poétique américaine, je pense que de nombreuses subtilités m’ont échappé. En effet, le film se déroule dans la ville de Paterson qui a vu briller en son sein de nombreux grands poètes – certains admirateurs viennent de loin – un certain William Carlos Williams qui est une source d’admiration du protagoniste.
Le film retrace la vie de Paterson, un jeune homme (superbement interprété par Adam Driver, le Kylo Ren des nouveaux Star Wars), conducteur de bus, dans sa petite vie très réglée et répétitive bien qu’il vive avec Laura, une artiste très expansive. J’avoue avoir eu une petite tendresse pour ce personnage d’artiste un peu à l’ouest, toujours pleine d’avis. Avec son compagnon, ils forment une sorte de couple marginal (sans que cela soit négatif) attendrissant. Sans oublier le chien (qui, j’en suis sûre, est aussi le chien de Watson dans les Sherlock Holmes de Guy Richie).
Paterson écrit des poèmes dans un carnet. Des poèmes qui évoquent le quotidien, les sentiments que l’on peut mettre ou transposer sur un objet. Son quotidien lui inspire des lignes qu’il consigne dans un carnet qui ne le sépare jamais.
Comme dit plus haut, la poésie n’est très hermétique et j’ai parfois où du mal à saisir les propres ou la dîtes beauté.
Au niveau de la réalisation, bien que des choses m’aient échappé, j’ai pu remarquer que Jarmusch met tout en place des jeux de miroirs, de doubles et de renvois. En effet, dès l’introduction, Laura décrit son rêve : elle avait eu des jumeaux. Et tous les longs de l’histoire, nous voyons des passages, des rencontres, en lien avec la gémellité – parfois vraie, parfois non. Mais ces miroirs ne renvoient pas que des doubles, il y a aussi des oppositions. On peut les retrouver à deux niveaux : Paterson et Laura qui sont très opposés (mais qui se complète très bien), mais aussi le « couple » (vraiment, j’insiste sur les guillemets) Afro-Américain qui sont l’opposition du couple harmonieux que son Paterson et Laura.
Quoi qu’il en soit, il ressort de ce film une sensation de calme et d’apaisement (et ça fait du bien).
Je ne pourrais que vous le conseiller.