« Ben-Hur » est un film de Timur Bekmambetov avec Jack Hudson, Toby Kebbell, Sofia Black d’Elia, Morgan Freeman, Nazanin Boniadi.
Synopsis :
Ben-Hur retrace l’histoire épique de Judah Ben-Hur, un prince accusé à tort de trahison par Messala, son frère adoptif, officier de l’armée romaine. Déchu de son titre, séparé de sa famille et de la femme qu’il aime, Judah est réduit à l’esclavage. Après des années en mer, Judah revient sur sa terre natale dans le but de se venger. Il va y rencontrer son destin.
Avis :
Pffffffffff…
Bon, il était évident que se lancer dans une du remake du film de 59 était un risque énorme. Je ne peux pas dire que cette nouvelle production a échoué, car j’ai trouvé qu’elle apportait des choses sympas.
Et avant toute remarque, je n’ai pas lu le livre dont l’histoire est inspirée. Donc, je ne pourrais pas faire de commentaire à ce niveau-là.
Mais perso, j’ai eu du mal à être convaincu. J’avoue que je n’ai pas tellement le courage de m’étendre sur la critique ce film, mais je vais essayer de donner mon avis comme je peux.
J’ai apprécié la relation de fraternité très forte entre Ben-Hur et Messala (mon dieu ce nom… je crois que j’ai du mal à garder mon sérieux). Cependant, si on sent Messala pris dans un système qui va l’entrainer à faire souffrir sa famille adoptive, je regrette que ce ne soit pas vraiment pareil du côté de Ben-Hur. Mais bon, Judas Ben-Hur est juif et je pense qu’une partie du film a aussi dû être réalisé dans l’optique de ne pas tenir de propos antisémite ou donner l’impression d’en avoir après la communauté juive. On le voit d’ailleurs assez bien, car c’est Ponce Pilate (fils de… fils de pute ! pardon pour la référence) qui endosse le rôle de très grand méchant, surtout face à Jésus. Bref…
Si ce lien de fraternité est une bonne chose, j’avoue avoir moins apprécié la « happy end » qui en découle. Ce n’est pas qu’elle n’est pas logique, les deux protagonistes sont victimes de système (l’un de l’empire, l’autre de sa vengeance). D’ailleurs, je spoile, je m’en fiche, mais le Messala de ce film s’en tire bien mieux que celui de la version de 79 après la course de chars. Ce qui m’a gêné dans cette happy end, c’est l’aspect « too much ». Trop rapide et trop d’un coup. Surtout pour ce qui concerne la mère et la sœur de Ben-Hur.
J’en viens à aborder un autre souci du film : son aspect biblique. Bon, comme je suis athée, c’est le genre de détail qui me hérisse le poil, mais je savais très bien dans quoi je m’engageais. Et là où le film de 79 était plus subtil dans son traitement de Jésus (dont un comprend pourquoi nombre de nonnes veulent devenir les épouses, kof), là c’est beaucoup trop… je ne sais même pas mot utilisé. Jésus fait presque un peu tache, surtout que ces discours tranchent beaucoup avec l’ambiance générale. Dans mes souvenirs du film de 59, ce sont plus les personnages secondaires qui évoquent la parole de Jésus. Là, c’est majoritairement Jésus qui est mis en scène. Il est presque naïf et c’est pénible. C’est un peu comme voir un hippie « peace and love » tout bariolé au milieu d’une manif de facho. Y a un truc qui ne marche pas. Si, je sais…. il manque juste de charisme…
Enfin, la « conversion » de Judas me parait un peu brutale. Je pense que c’est cela qui entraine la guérison de sa sœur et de sa mère, mais on frôle quand même… le deus ex-machina… et même si on parle de Dieu, ça fait un peu chier… Bref, l’aspect biblique est plutôt mal géré (bien que toute la fin du film de 59 soit longue à cause de ça).
Mais comment parler de Ben-Hur sans la course de chars et la bataille des galères ? Et ben franchement, j’ai été super déçue. Déjà, les images sont DÉGUEULASSES !
Déjà, comme le film a été pensé pour la 3D, je pense que nombre d’effet ne marche pas avec la 2D.
Ensuite, les effets de vitesses floutent tout. Puis on ajoute le sable, les plans très changeants et les mouvements de caméra sans compter les effets spéciaux qui ne suivent pas (les chevaux numériques se voient comme le nez au milieu de la figure de Cyrano de Bergerac).
Je pense aussi que cette course de chars manque singulièrement d’ambition… je reconnais que la tâche était ardue, car elle devait concurrencer l’ancienne version, mais aussi elle n’offrait que peu de surprise dans son dénouement. Mais je crois qu’à vouloir trop faire dans le spectaculaire morbide (spectacle romain quoi), cette course perd de son intérêt.
Je ferais presque les mêmes remarques pour la bataille navale. Au final, on n’en voit pas grand-chose (ce qui est logique, car on reste auprès de Ben-Hur dans la cale), mais tout le caractère épique disparait. Surtout que l’on sait que la galère va se faire éperonner.
Je rebondis rapidement sur le scénario qui est tien à peu près. Mais je lui reproche l’usage abusif du « fusil de Tchekhov ». On voit tout arriver aussi gros qu’une maison.
Les plans larges sont regrettables, car ils n’ont rien de spectaculaire ; la musique est passable malgré quelques souffles épiques de temps à autre. Les personnages féminins manquent d’intérêt, mais je ne m’attendais pas à grand-chose de ce côté-là.
Les costumes sont très beaux, surtout ceux de Morgan Freeman et de sa caravane.
Et moi qui ne voulais pas m’étendre…
Bref, j’ai eu du mal à être convaincu. Le film n’est pas dégueulasse en soi et se laisse regarder comme un petit péplum du dimanche soir. Mais il est quand même dommage de se dire que cette réalisation, et surtout la course de chars, manque d’ambitions.