« La Voie des Oracles, T.03 Aylus » est le dernier tome d’une trilogie d’Estelle Faye.
Synopsis :
L’intervention de Thya a changé l’Histoire. Vingt ans après, guidé par Thya, Aylus est devenu Empereur. Il règne à Rome en basant toutes ses décisions sur la divination et s’entoure d’oracles plutôt que de conseillers. Tout cela, il en est persuadé, est pour le plus grand bien de son peuple. Ayant créé une théocratie redoutable, il n’hésite pas à sacrifier des centaines de vies humaines au nom d’un avenir meilleur promis par les oracles. La ville de Rome elle-même a changé. Les statues de Tirésias, d’Apollon, de Cassandre ornent désormais le forum, et le symbole d’Aylus, un grand œil pourpre, qui pleure des larmes de peinture, recouvre les murs et les stèles des rues.
Pour avoir perpétré une tentative d’assassinat sur son frère, Gnaeus Sertor, le père de Thya, a été démis de toutes ses fonctions dans l’armée, privé de son statut de sénateur, et exilé dans la plaine du Pô, dans une latifundia dont il ne sort plus, rongé par la culpabilité.
Avis :
Ainsi s’achève le chemin de Thya… ou peut-être ne fait-il que commencer…
Un dernier tome sympathique, mais dont j’attendais plus. Je crois qu’on me l’a un peu survendu en fait.
Nous voilà donc dans un futur alternatif puisque Thya (nous dirons la vieille) est revenu dans le passé (fin du tome 2) et y a modifié un important événement. Bon, le reste est dans synopsis. Je ne vais donc pas m’étaler.
L’histoire reprend de nombreux personnages des premiers tomes et leur propose une vie différente, même si certaines choses n’ont pas été modifiées (d’une certaine manière), exemple : Aedon est toujours en « conflit » avec son père. Ce que j’ai beaucoup aimé dans ce renouveau, c’est l’autre destin que l’autrice offre à ses personnages. De nouveaux choix, de nouvelles ambitions, mais pas forcément de nouvelles « personnalités ».
Ceci dit, j’avoue que Thya la Jeune m’a un peu déçu, car je l’ai trouvé un peu trop passive. Mais je pense hélas que cela est dû au changement que la Vieille a provoqué. De plus, j’ai trouvé, à la fin du livre, qu’elle acceptait bien trop vite ce qu’on lui proposait. Je n’en dirais pas plus…
Dans ce nouveau monde où les devins règnent, il n’était pas évident de mettre en scène une histoire qui ne tombe pas sous le coup du « et il n’a rien vu celui-là ». Non, l’autrice y parvient très bien, car elle a bien géré son univers.
On sent d’ailleurs qu’elle a effectué un bon travail de recherches.
J’avoue avoir aimé certains points de la fin, dont celui qui met en avant le fait que les « choix » que l’on fait dans la vie ne sont pas forcément binaires (ça ou ça), mais qu’il existe d’autres possibilités à condition de bien vouloir les voir.
Ceci dit, il y a quand même quelque chose qui m’a embêté. J’ai trouvé que les Dieux (déjà présents dans les deux premiers tomes) sont trop présents et prennent une trop grosse part au récit. Mais je pense que cette présence renvoie à cette vision du monde antique où les Dieux marchaient parmi les Hommes.
L’écriture de l’autrice est toujours aussi plaisante et l’ouvrage se lit vraiment tout seul. J’ai d’ailleurs été conquise par les scènes de batailles épiques, digne d’un péplum. Impossible de lâcher le livre à ce moment-là.
La Voie des Oracles est une trilogie jeunesse vraiment très sympathique malgré les quelques remarques. Mais je pense qu’il y a une telle maturité dans ces récits que j’attendais peut-être des choses plus « pour adultes ».
Bref, je ne peux que la recommander.