« Magies secrètes » est le premier tome d’une série d’Hervé Jubert.
Synopsis :
L’empereur Obéron règne sur la cité de Sequana. Le tyran veut faire disparaître toute magie, c’est pourquoi il persécute les êtres féeriques. Certains parviennent à trouver refuge dans l’hôtel de Georges Beauregard, l’ingénieur-mage qui travaille officiellement pour le Pouvoir.
L’agent de l’ombre se voit confier une mission par le Ministre des affaires étranges. Depuis quelques temps, des sorts s’abattent sur les proches de l’empereur. On soupçonne le Visage, une entité maléfique qu’il a jadis affrontée. Profitant du désordre, les habitants féeriques répandent la terreur. Miroirs maléfiques, jouets magiques qui se transforment en machines de cauchemars, personne n’est à l’abri. Beauregard est directement concerné car il est le fils d’une fée et d’un mortel. L’ingénieur-mage devra choisir son camp…
Une écriture talentueuse, exigeante et généreuse, solidement documentée. Une fresque pleine de furie, de merveille et de magie.
Avis :
Un roman sympa.
J’ai beaucoup aimé ma lecture même si parfois je l’ai trouvé un peu « brouillonne » dans le sens où beaucoup trop d’information sur l’univers est livrée. En effet, j’ai été un peu perdu dans ces flots de données qui coupent parfois un peu la lecture. Ceci dit, j’ai été un grand fan des notes de bas de page : elles permettent de développer l’univers de manière intelligente.
Nous sommes donc à Sequana, une sorte de Paris fantastique (Sequana est le nom de la Seine à l’époque celtique), où règne la Magie. Magie très diverse, avec ces êtres aussi divers que variés puisque l’on retrouve Isis (on se demande bien ce qu’elle fait là celle-là, j’espère qu’on en saura plus dans les prochains tomes [y a même intérêt, le tome 3 se passe en Égypte]). On sent que l’auteur a travaillé son univers et on sent de très nombreuses références (la plus flagrante est celle de Shakespeare avec Oberon et Titania).
Une chose que j’ai beaucoup aimée dans ce livre, c’est ce parallèle entre notre Paris à nous (qui n’existe pas le roman) et Sequana : Oberon III et Titania sont des « avatars » de Napoléon III et de son épouse Eugénie (qui bien que les rôles ne soient pas les mêmes). L’idée est vraiment sympa.
Pour l’intrigue, on sent que l’auteur à jouer avec des éléments de folklores et de mythologies. Je pense que je ne les aie pas tous détectés hélas. D’ailleurs, outre ces thèmes, l’auteur possède de très bonnes connaissances sur Paris… enfin Sequana et dans de nombres domaines comme la Commedia dell’arte.
Le style de l’auteur est fluide. Il a aussi beaucoup d’humour. Pas grand-chose à dire de plus à ce sujet (je ne suis pas bien doué pour juger cela, vous le savez bien).
Pour les personnages, je les ai trouvés agréables, mais il y en a trop dans un premier tome et je m’y suis parfois perdu (trop de noms et de fonction). Mais on s’y attache. J’avoue une petite affection pour Jeanne, un peu irréfléchie et perdue, mais également pour l’automate Condé et son parler un peu détraqué.
Mon petit reproche pourrait être que j’aurai voulu voir les personnages féminins un peu plus actifs. Isis est passive dans le récit, Titania est certes importante, mais par son rôle à une certaine passivité (justifié). Jeanne est un peu en « retrait » aussi, mais cela peut s’expliquer (et puis bon, ce sont les aventures de Beauregard aussi…). Mais là, c’est vraiment du gout personnel.
Un premier tome qui m’a parfois un peu déstabilité par son trop d’information, mais qui m’a bien plus.
Je vais enchainer avec le tome 2.