« Les dits du Midgardr T.01 : Saga » est une nouvelle de Manuel Essard.
Synopsis :
« Il fut un temps où les Dieux de l’Ásgardr vivaient et marchaient sur la terre des hommes que l’on nommait le Midgardr. (?) Mais dans leur mystérieuse disparition, les Dieux emportèrent avec eux un morceau du Midgardr. Ce n’était plus vraiment notre terre, sans en être tout à fait une autre. Le ciel était continuellement gris et bas, le soleil voilé, et l’hiver régnait en maître d’un bout à l’autre de l’année. » Le début d’une fabuleuse saga nordique nous est contée dans ce livre. Manuel Essard, ancien auteur du Fleuve Noir, récompensé d’un prix du Public, revient enfin à la littérature de l’imaginaire.
Avis :
Une nouvelle que je n’ai pas du tout aimée.
Pour commencer, je dirai que je ne comprends pas l’avertissement du début. Normalement, un bon auteur n’a pas besoin d’aller justifier ses écrits et encore moins à faire directement un renvoi à l’index de fin. Je pense donc d’emblée qu’il y a un souci avec le récit.
Ensuite, je ne suis jamais contre une bibliographie, même dans un roman ou une nouvelle. Mais là, d’entrée de jeux (tout de suite après l’avertissement), j’ai beaucoup de mal. Je l’ai ressentie comme : j’ai lu ça pour faire mon histoire, ne venez pas me dire ensuite que je ne sais pas de quoi je parle, lecture inculte… Bref, ce n’est pas très encourageant. De plus, je trouve cette bibliographie bien courte… Le texte est peut-être une nouvelle, mais il s’inscrit dans un ensemble…
Mais sur ces points, je pense que c’est plutôt l’éditeur que l’auteur qui a mal géré…
Vient une présentation où nous apprenons que nous sommes dans un monde post-Ragnarok, dans un petit bout du Midgardr qui fut emporté par le désastre : la lumière est toujours grise et il y neige continuellement.
Une jeune völva se rend dans la ville d’à côté pour avertir que son village (borg) a été attaqué par des Géants des Glaces.
Pour ce qui est de l’histoire qui suit, j’avoue ne pas avoir été emballé. J’ai trouvé le récit très classique dans ses idées – presque du déjà vu. Il n’y a aucune surprise à attendre de l’intrigue. Bien que ce soit une nouvelle, je pense que l’ensemble aurait pu être plus étoffé.
Les personnages ne sont pas très attachants. Ils n’ont rien de particulier : une völva (une devineresse), un guerrier type Berserk…
L’univers comme je l’ai dit post-Ragnarok, n’est pas une mauvaise idée en soi. Au contraire. Cependant, ce dernier est tellement mal exploité que je n’y ai guère vu d’intérêt. Un monde de fantasy pur aurait très bien pu être mis en place que je n’aurais pas vu la différence. La société est, à mon sens, trop similaire à ce qu’elle était avant le crépuscule des dieux. Ce n’est pas l’ajout de quelques géants et de grands guerriers. Enfin, je dis « similaire », on parle d’hôpital à un moment… Bref, je ne suis pas sûre d’avoir tout bien suivi…
Mais je crois aussi que cet univers est très mal exploité à cause du style de l’auteur : il se répète ! Oui, c’est bon, on a compris que le borg a été attaqué ! Pas besoin de le redire deux fois par pages ! Je pense vraiment que les motifs répétés auraient pu être éludés pour permettre d’approfondir l’univers sans pour autant allonger ou alourdir le texte. Au contraire, je pense que cela l’aurait allégé.
De plus, j’ai trouvé que sa plume manque de dynamisme et de force. Combien de fois me suis-je dit que telle phrase était bancale, qu’elle n’allait pas. Par moment, je me suis même demandé si ce texte avait vraiment été retravaillé (aussi bien par l’auteur que par l’éditeur)…
Enfin, l’auteur use et abuse des termes de l’ancien islandais ! C’est bien gentil de nous mettre « borg » toutes les deux lignes, mais je ne sais pas ce que c’est : pas de note de bas de page, pas d’astérisque. Et je suis désolée et même avec l’avertissement du début de texte, je ne vais pas courir à l’index de fin pour savoir ce que c’est ! Et si ma lecture ne me permet pas de comprendre un minimum ce que cela représente, c’est un échec de l’écriture. Et si « borg » était le seul mot ! Heureusement que j’ai un peu de connaissance en monde scandinave sinon c’était le naufrage assuré ! Ces abus de terme en vieil islandais alourdissent ce texte déjà pas hyper emballant.
Je suis désolée, mais je trouve que ce texte est mal écrit. Il n’a pas eu le travail nécessaire pour lui permettre d’être un bon texte. Je veux bien passer sur l’intrigue facile, mais je ne comprends pas : y a-t-il eu un travail éditorial sur cette nouvelle ?
Je l’ai acheté en version papier, le texte en lui-même dépasse à peine les 40 pages ! Ce n’est pourtant pas la mer à boire !
Une grosse déception que ce texte.
Vraiment, même pour les amateurs de mythologies, je ne vous le recommande pas.