« Le puits des mémoires, T.01, La traque » est un roman de Gabriel Katz.
Synopsis :
Trois hommes se réveillent dans les débris d’un chariot accidenté en pleine montagne. Aucun d’eux n’a le moindre souvenir de son nom, de son passé, de la raison pour laquelle il se trouve là, en haillons, dans un pays inconnu. Sur leurs traces, une horde de guerriers, venus de l’autre bout du monde, mettra le royaume à feu et à sang pour les retrouver.
Fugitifs, mis à prix, impitoyablement traqués pour une raison mystérieuse, ils vont devoir survivre dans un monde où règnent la violence, les complots et la magie noire.
Avis :
Un livre qui m’a beaucoup déçu.
J’avais repéré ce livre depuis fort longtemps, j’en avais entendu du bien et il avait reçu le prix des Imaginales. J’étais très enthousiaste en commençant cette lecture, surtout que l’auteur nous livre une préface très sympathique.
Au début, tout va bien. Ce roman se lit sans difficulté (ça m’a pris deux soirées pour le lire) et la plume de l’auteur est agréable.
On découvre donc trois hommes qui ne se souviennent de rien pour ce qui touche à l’intime. Ils se souviennent du monde où ils sont, beaucoup de généralités sur la magie, les royaumes, etc. Ils sont traqués, mais en ignorent les raisons. Les premières explications, peut-être les premières révélations sur leurs identités, viendront au fur et à mesure des pages, tandis que l’étau se resserre.
Ce que j’ai aimé dans le livre, c’est qu’au fur et à mesure de l’histoire et des péripéties (pas hyper trépidante) les trois hommes, Nils, Olen et Karib se découvrent. L’un se sent très proche des chevaux ; un autre manie très bien les épées ; le dernier est de toute évidence un mage (quand on ouvre la terre en deux par accident, il n’y a pas trop de doute). On les voit évolués au cours du récit pour qu’à la fin ils soient trois hommes très différents de ce qu’ils étaient au début (sans mémoire en même temps, heureusement pour eux).
Si cette évolution des personnages est le point positif de ce livre, j’ai presque envie de dire que c’est le seul.
L’univers que découvrent les personnages est riche, mais reste dans un certain classicisme de la fantasy à tendance médiévale. Hormis peut-être « le chien » qui était une idée plutôt sympa.
L’intrigue ou plutôt le déroulement du récit n’a rien non plus de particulièrement trépidant. J’ai presque envie de dire que les héros se retrouvent tous, à un moment ou un autre, dans des moments « convenus » qui leur permettent de mieux se découvrir. De plus, on sent que certaines situations ne vont pas bien se passer : ils partent avec un groupe de mercenaires, c’était sûr que le groupe allait finir par vite se séparer.
Hormis au début où la lectrice que je suis à vibrer avec eux (pas de mémoire, un chariot renverser, des hommes morts, des mercenaires qui traquent le tout sur un chemin de montagne enneigée…), le reste des péripéties manquent de puissantes et de rythme.
Pourtant, l’auteur nous fait sentir que l’amnésie de ces trois personnages est bien plus qu’une simple affaire de *bip spoiler*. Il y a les forces d’un autre royaume adverse qui débarquent avec « leur chien » ; il y a l’albinos et Le pirate (d’ailleurs, j’ai adoré la mort de ce personnage, c’est ridicule et con, mais c’était génial) ; on sent bien qu’il y a probablement des jeux de pouvoir qui nous échappent. Mais l’ensemble manque de conviction, de suspense, de mystère.
Mais je crois que le très gros point noir de ce roman, ce sont les personnages féminins. C’est d’autant plus perturbant que l’univers, bien que médiéval, n’apparaisse pas comme particulièrement négatif pour le statut des femmes. Il n’y a aucune femme qui tient un vrai rôle dans l’histoire (aussi bien chez les « gentils » que chez les « méchants). Et celles vraiment qui interviennent sont au nombre de deux.
Pour la première, on sent qu’elle n’interviendra pas dans le reste du récit et permet principalement à Olen de découvrir des facettes de sa personnalité. L’amante évidemment. Bon. À ce stade-là, j’ai presque envie de dire que tout allait bien.
Mais voilà qu’entre en scène Oranie. LA déception de ce livre. Pourtant, ça commençait bien. Fille d’un drapier devenu riche, elle avait été placée à la cour de la reine (folle…) comme dame de compagnie. Elle n’est pas très jolie, la petite blondinette potelée, mais est intelligente et a de la conversation. Cool, me suis-je dit, l’auteur nous propose une fille pas sexy et avec un cerveau. Elle officie auprès de la reine, ça va pouvoir peut-être donner des intrigues de cours et des manipulations. Quelle déception ! Oranie aperçoit alors l’homme de sa vie : Olen. Bon, une romance évidemment, mais on le voyait arrivé à 100 mètres, car Olen est beau gosse et un peu cœur d’artichaut sur les bords. Bon, certes, pourquoi pas ? Et puis rien. Oranie ne joue pas d’autre rôle que celui d’amante ; elle n’apporte rien à l’intrigue et elle finit pas perdre tout intérêt quand – fille intelligente, l’auteur l’a bien mis en avant – elle va sacrifier sa situation pour que son cher et tendre revienne à son poste. Mais bordel c’est quoi cette conne ! Tout lâcher pou un homme, pourquoi pas, même si je ne le comprends pas, mais tu n’es même pas sûr qu’il soit encore en vie à ce moment de l’histoire, tu n’as pas faire d’effort pour le retrouver, tu n’as pas joué de tes relations avec le général de l’armée qui t’aime bien pour savoir si tu ne pouvais pas faire quelques choses ! Cruche et passive !
Autant dire que j’étais sidérée ! La belle promesse de départ, c’était du flan. Encore plus déprimant qu’après son départ de la cour, elle n’intervient absolument plus dans l’histoire ! Elle disparait, finish…
Et pour le reste, les femmes qui passent arrière-plans : la femme, la fille de salle…Pas très positif comme image… Bref…
Le livre débute bien, je ne dirais pas qu’il se termine mal, mais l’apparition « du chien » sur les talons de nos héros fait tellement grosse que j’en ai soupiré. Parce que oui, dès que l’on apprend à quoi sert la créature, on sait qu’elle ne va apparaitre qu’à la fin du récit pour forcer nos héros à prendre une certaine direction. Ce qui ne loupe pas.
Ce livre m’a vraiment déçu. Il aurait pu juste être un livre être tout juste sympa et classiques si les personnages féminins n’avaient pas été aussi minables et inutiles (je me dis qu’il aurait mieux fallu ne pas en mettre).
J’avoue que je ne comprends pas comment il a pu remporter un prix aux Imaginales.
Je ne pense pas que je me pencherai sur la suite (c’est une trilogie).