« Le voyage de Saint Brendan » est un récit en anglo-normand de Benedeit, traduit, présenté et annoté par Ian Short et Brian Merrilees.
Présentation :
Le plus ancien texte narratif connu en langue française (début du XIIe siècle), le Voyage de saint Brendan se range dans la série de pèlerinages fantastiques dans l’Autre Monde, qui a tant obsédé le Moyen Âge celtique. Brendan, moine irlandais légendaire dont le prototype historique vivait au VIe siècle, navigue parmi les îles enchantées de l’Atlantique à la recherche du Paradis terrestre. Le texte-source du poème anglo-normand de Benedeit (Benoît) est la Navigatio sancti Brendani abbatis, qui remonte au ixe siècle, sinon plus loin encore. Les éditeurs présentent ce récit extraordinaire d’exploration et d’aventures dans le cadre d’une odyssée spirituelle, en le situant dans la longue tradition des poèmes de même inspiration, qui de l’Antiquité mène à la Divine Comédie.
De la production littéraire du Moyen Âge français, le lecteur moderne ne connaît guère que quelques noms et quelques oeuvres, la plupart justement célèbres. Le pari de cette nouvelle collection est de leur donner une plus large diffusion en proposant des éditions remises à jour, assorties de traductions originales et de tout ce qui peut en faciliter la compréhension. Mais il a paru tout aussi important d’associer à ces valeurs établies des oeuvres moins connues, souvent peu accessibles, capables cependant de susciter à leur tour le plaisir de la découverte.
Avis :
Un livre dont je vais avoir du mal à parler.
J’aime les récits médiévaux. J’avais entendu parler des voyages de Saint Brendan dans mon cours de civilisation celtique (quand j’étais encore à la fac, snif). J’étais donc contente de lire enfin une traduction d’un manuscrit.
Mais ensuite, qu’en dire ? Pas facile.
Nous découvrons donc cet abbé irlandais qui décide d’embarquer avec plusieurs compagnons pour aller apercevoir le Paradis de Dieu plus à l’Ouest. Il faut dire qu’à l’époque de la « vie » de Saint Brendan (un personnage qui a vraiment existé et qui a probablement voyagé) l’océan atlantique est une frontière. D’ailleurs, les îles mythiques celtiques, Thulé, sont à l’Ouest et au Nord. Les marins de Colomb redoutaient de partir…
Le récit est ponctué d’aventures (comme les fêtes sur une île qui se révèle être le dos d’une baleine), de rencontre (des moines solitaires) ou encore de découvertes d’îles étranges peuplées d’oiseaux parlant. Mais Brendan et ses compagnons découvrent aussi l’Enfer et les supplices, avant, enfin, après près de 7 années de voyages, les murs d’enceinte du Paradis.
J’ai trouvé ma lecture sympa et intéressante même si j’ai du passé à côté de nombreuses références aussi bien biblique que celtique. Le récit est assez court et parfois répétitif (comme souvent dans les récits du Moyen-Âge).
Je pense que c’est une lecture à réserver aux amateurs de récits anciens et/ou médiévaux.