Il m’arrive très souvent, principalement sur FB, de me plaindre des romances. Je sais que cela a parfois provoqué quelques « réactions ».
J’ai donc décidé de faire un petit article pour expliquer mon problème que j’ai avec ce genre littéraire. Mais avant tout, un point « vocabulaire » parce que celui-ci n’est peut-être pas celui employé pareillement par la majorité. Il a pour but ici de faire la différence entre plusieurs choses qui tournent autour de l’amour.
Une romance : genre littéraire qui consiste à raconter la rencontre et l’histoire d’amour entre X et Y (genre : Roméo et Juliette)
Une histoire d’amour : élément d’un récit ; le récit garde sa trame si on lui retire cet élément.
X, Y, Z : personnages concernés par une histoire d’amour.
Je n’aime pas les romances. C’est pas mon truc, je n’y prends pas de plaisir. Mais contrairement à ce que j’ai pu lire une fois sur le Net (à mon sujet), je n’ai rien contre les personnes (et surtout le lectorat féminin) qui adorent ce genre. Le but de la lecture, c’est de lire des choses qui nous plaisent. Vous avez lu tous les Harlequins ? Tant mieux, je vous dirais.
Mais alors, si je n’aime pas les romances, pourquoi est-ce que je râle sans arrêt ? Hein, pourquoi ?
La raison est simple.
Depuis plusieurs années, les romances sont à la mode. Mais le souci, c’est que beaucoup d’auteur.e.s écrivent des romances sous fond de romans d’actions. Or, moi, ce que j’aime, ce sont les romans d’actions, d’aventure !
Dans les romans d’aventures, il peut y avoir des histoires d’amour. Ça ne me gêne pas. Mais c’est l’action qui prévaut, pas les relations entre X et Y, voire même Z. On pourrait penser à Lucy et ses trois prétendants dans Dracula, ou encore Victor Frankenstein et son amie.
Or beaucoup de livres qui sont des ROMANCES sont vendus comme des romans d’AVENTURES : la quête, les batailles, etc. ne sont là que pour X et Y vivent leur histoire. Si vous virez l’histoire d’amour de X et Y de ces romans… ben, il n’y a plus d’histoire…
Et c’est pour ça que moi, je râle très souvent ! C’est parce que je me fais entuber sur la marchandise.
Ce qui me dérange, ce n’est pas tellement l’histoire d’amour ; c’est l’énorme proportion que cette histoire d’amour prend dans le récit d’aventure. On va passer des pages et des pages à narrer la relation amoureuse (quand ça ne sont pas des scènes de sexes qui ne servent à rien) des personnages au détriment de l’action. Et on s’en fout ! L’histoire d’amour devrait apparaitre comme un élément anecdotique. Sauf bien sûr si vous êtes dans la romance pure. Mais à ce moment là, on n’est plus dans les romans d’aventures.
Prenons un exemple concret et que tout le monde pourra comprendre (j’espère) : Le Seigneur des Anneaux (livres ou films, les deux fonctionnent).
Le but, l’intrigue, etc., appelez ça comme vous voulez, c’est de détruire l’anneau de Sauron. L’histoire d’amour entre Aragorn et Arwen, voire Eowyn, n’apporte pas grand-chose au déroulement des péripéties. On enlève ça du livre, l’histoire ne change pas des masses.
Si aujourd’hui un.e auteur.e. (et hélas, plutôt une auteure) devait écrire Le Seigneur des Anneaux, il s’attacherait à savoir si Aragorn finira avec Arwen ou Eowyn. Le reste on s’en flouterait presque. Si l’anneau n’est pas détruit, ce n’est pas grave, notre héros aura trouvé l’amour.
Est-ce que vous voyez la nuance entre le roman d’aventures : la version de Tolkien, et la romance d’un.e auteur.e. Et maintenant, imaginez que vous achetez le livre en pensant que vous allez voir la version Tolkien et que vous vous payez la version romance (romance que vous n’aimez pas par principe).
Moi, ce sont des choses qui, hélas, m’arrivent souvent. Pourquoi ? Parce que les 4es de couvertures me laissent penser que j’investis dans un roman d’aventures, que les collections dans lesquelles sortent ces livres ne sont pas les « romances », mais les genres « fantasty », « fantastique ».
Je ne suis pas contre le mélange des genres, bien au contraire, il faut pouvoir contenter tout le monde. Et c’est normal que les lecteurs.trices qui aiment les romances et le fantastique/fantasy puissent lire des histoires qui mêlent ces genres.
Je n’ai rien non plus contre les auteur.e.s qui écrivent ce type de récits. C’est leur truc et tant mieux (après tout, j’espère que les auteur.e.s écrivent des choses qui leur plaise !)
Mais je pense que les Éditeurs devraient peut-être être plus « honnêtes » (attention, je ne dis pas que les éditeurs font exprès de « mentir » sur la marchandise ; les éditeurs avec leurs comités de lecture sont aussi des lecteurs qui sélectionnent ce qui leur plaît ; et s’ils sont sensibles aux romances…) sur leurs livres et devraient préciser plus clairement les choses. L’histoire d’amour est-elle le pilier de l’histoire ? Le récit garde-t-il sa trame principale si on retire l’histoire d’amour ? Je pense que ces simples questions pourraient très facilement mieux orienter la classification.
Mais la chose reste compliquée puisqu’il existe un genre « romance surnaturelle »…
C’est une erreur de croire qu’un livre peut-être construit uniquement qu’autour d’une histoire d’amour. C’est du flan ! Je le dis avec force parce que j’ai déjà des interviews de jeunes auteur.e.s qui affirmaient qu’un bon livre DOIT avoir une bonne histoire d’amour. Un bon livre PEUT avoir une bonne histoire d’amour. Mais pas « DOIT » !
Ensuite, je ne m’étalerais pas, car le sujet est complexe… mais ces histoires d’amour, ce sont principalement des histoires entre une femme hétéro blanche et un homme hétéro blanc (dont le niveau social est plus élevé que la femme… hein, faudrait pas tomber amoureuse de l’éboueur quand on est une cadre supérieure ; par contre, une éboueuse qui tombe amoureuse du cadre supérieur…)Pas toute, mais beaucoup… Je laisse les gens méditer sur ce point.
Vous savez donc tout. Je n’ai rien contre les lecteur.e.s de romances, je n’ai rien contre les auteur.e.s de romances, je n’ai rien contre les éditeurs qui publient des romances. Mais je n’aime pas les romances et j’en ai marre de me taper des romances cachées par un soi-disant roman d’aventures. Je suis une lectrice frustrée. Or je voudrais être satisfaite de mes lectures, comme les lecteur.trices de romances.